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Urgences chirurgicales de l'EHU 1er Novembre: Près de 340 admissions depuis le début du Ramadhan

par J. Boukraa

Le jeûne est l'équivalent d'une «vidange» pour le corps. Il permet en effet à ce dernier de se reposer l'espace d'un mois. Mais ces bienfaits ne sont pas le cas chez tout le monde. La quantité ne sert à rien si l'on multiplie des plats beaucoup plus nocifs que bénéfiques. Les jeûneurs justifient leur déchaînement sur le repas de l'Iftar par la faim. Conséquence, chaque Ramadhan, plusieurs malades finissent à l'hôpital. De plus, 20% des admissions pour maladie le sont essentiellement pour colique néphrétique.

L'alimentation n'étant pas équilibrée et les repas décalés, beaucoup de patients consultent également pour des pathologies digestives comme la dyspepsie (brûlures d'estomac).

Dans ce cadre, près de 340 personnes ont été prises en charge par le service d'urgences chirurgicales de l'hôpital 1er Novembre USTO durant les trois premiers jours du mois de Ramadhan. Selon la cellule de communication de cet établissement hospitalier universitaire, « depuis le début du mois sacré et jusqu'à jeudi dernier, les équipes des urgences médicales ont pris en charge 336 personnes. Il s'agit à la fois de ceux qui souffrent de maux liés à la digestion, mais aussi ceux qui y sont très sensibles, comme les cardiaques, les diabétiques et les hypertendus entre autres ». Des fois, ces malades modifient les heures de prise de leurs médicaments sans se référer au médecin. Et d'autres fois, ils arrêtent le traitement se croyant à l'abri des risques.

Les plus fréquentes étant de loin les maladies cardiovasculaires. Il peut s'agir d'hypertension due aux changements des habitudes alimentaires ou au décalage des prises médicamenteuses. Motif : ils ne se plient pas aux conseils de leurs médecins et n'en font qu'à leur tête. Or, les malades chroniques en particulier sont tenus de rester vigilants et de se référer à leurs spécialistes. En effet, il est fréquent que le médecin autorise son patient à jeûner en respectant ses instructions. Or, la discipline fait le plus souvent mauvais ménage avec ces malades qui finissent alors à l'hôpital. Tantôt c'est l'hypoglycémie qui guette les diabétiques et tantôt c'est carrément l'infarctus qui menace les cardiaques.

D'autre part, au service des urgences chirurgicales, on croise également des jeunes et des moins jeunes venus pour des points de suture souvent à la suite de rixes et des accidents de la circulation. Elles représentent le deuxième motif des pathologies admises en urgence durant cette période. Le degré d'irritabilité subit une variation très importante pendant la période du jeûne avec un premier pic la première semaine du Ramadhan. Les urgences médicales des différents hôpitaux se retrouvent à chaque mois de Ramadhan bondées de «vrais» et de «faux» malades.