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Alger: La mobilisation estudiantine ne faiblit pas

par M. Aziza

Les étudiants ont manifesté, hier, comme chaque mardi, pour réclamer un changement radical et le départ du système. Le slogan «dégage !» résonnait comme une force explosive à la rue Maurice Audin et près de la Grande Poste d'Alger, invitant le pouvoir à plier bagage.

Les étudiants sont toujours mobilisés et ils ont exprimé leur détermination à poursuivre les manifestations jusqu'à atteindre les objectifs escomptés. «Tous les jours des marches, et on n'est pas prêts à s'arrêter» répondant ainsi à ceux qui croyaient que le mouvement populaire ne durerait pas longtemps.

Sur une autre banderole brandie par les étudiants, on peut lire «Le peuple veut gérer son gouvernement de transition», disqualifiant le gouvernement de Bedoui, rejeté par le peuple et par la grande majorité de la classe politique. Rassemblés au niveau de l'esplanade de la Grande Poste d'Alger, les étudiants ont improvisé «un débat citoyen» ouvert pour débattre l'avenir de l'Algérie. Un enseignant universitaire a invité les étudiants ayant des propositions ou des questions, à intervenir pour enrichir le débat. Tout en rappelant que l'apport des étudiants a été d'une grande utilité dans la résistance et dans la Révolution algérienne contre le colonisateur. Un des étudiants a demandé de l'armée nationale, en tant qu'armée issue du peuple, d'appliquer l'article 102-07-08 et 28 de la Constitution. L'étudiant a affirmé que l'intervention de l'armée conformément à la Constitution est la seule possibilité pour protéger le peuple algérien de tout danger, et ce sans opérer un coup d'Etat militaire. Un autre étudiant intervient pour insister sur le fait que «notre armée doit seulement encadrer ou accompagner le peuple algérien pour opérer un changement pacifique sans s'immiscer dans la question purement politique». Une étudiante de l'USTHB a interpellé pour sa part «les juges pour intervenir afin de débusquer ce régime mafieux qui a pris en otage tout un peuple et tout le pays». En face, au niveau de la Grande Poste d'Alger, plusieurs manifestants étaient sur place, pour exiger le départ du système. Parmi eux, les membres du syndicat des chercheurs permanents, les familles des victimes du terrorisme, des notaires et des huissiers de justice.

Des travailleurs de l'APS protestent

Un peu loin à Alger, les travailleurs de l'agence Algérie presse service (APS) ont tenu hier dans l'après-midi, et pour la première fois, un sit-in devant leur siège, en plaidant pour «une réelle ouverture de leur agence de presse». Estimant, à travers un communiqué parvenu à notre rédaction, que «les évènements qui ont secoué notre pays ont montré qu'à l'ère du numérique et des réseaux sociaux, aucun média ne peut plus verser dans le camouflage de la vérité ou l'atténuation des faits». En reconnaissant que «certes, nous avons assuré le minimum syndical dans la couverture, notamment de ces évènements, mais nous sommes loin de répondre aux exigences du métier». Et d'expliquer: «Ces exigences doivent répondre à la nécessité d'assurer un service public de qualité, en rapportant les faits de manière impartiale, complète et objective». Les rédacteurs du communiqué ont affirmé que «nous ne voulons pas d'une ouverture a minima, conjoncturelle ou de circonstance. Nous voulons une agence de presse qui donne la parole à toutes les sensibilités politiques et sociales, sans verser dans la calomnie, l'injure et l'insulte». Et d'affirmer que «l'APS doit assurer sa mission de service public. Nous le devons à nos lecteurs, à nos abonnés et aux citoyens. Notre média doit être au service exclusif de la vérité et du citoyen». «Notre seule conscience doit être la rigueur, le professionnalisme, l'éthique et la déontologie. Mais pour assurer un travail performant, auquel aspirent tous les travailleurs de l'APS, nous réclamons vivement que nos droits les plus élémentaires soient assurés et garantis. Ce qui n'est, malheureusement, pas le cas actuellement», concluent les travailleurs.