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A l'issue des grandes opérations de relogement: Une étude globale pour la ré-urbanisation des Planteurs et Ras El Aïn

par H. S.

Question posée au wali au détour d'un point de présentation du projet d'une forêt récréative à hauteur de la RN4 -El Kerma : la ré-urbanisation du périmètre à flanc de montagne Les Planteurs-Ras El Aïn est-elle toujours à l'ordre du jour ? Réponse catégorique : «Plus que jamais». Mouloud Cherifi en profite pour livrer de nouveaux éléments d'information.

Il n'a jamais été question de classer le dossier, d'abandonner le projet, pour telle ou telle raison. Tout au contraire, les choses évoluent dans le bon sens. Et même rapidement. Sans que l'on s'en rende compte. C'est, en substance, la remarque préliminaire faite par le chef de wilaya avant d'en venir à l'essentiel. «Le frein qui maintenait immobilise le projet d'urbanisation de la partie Planteurs-Ras El Aïn, objet de débidonvillisation par étapes successives, à savoir le gel de l'opération relative au plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé de Sidi El-Houari, vient d'être desserré avec la prise en charge de cette opération par la wilaya», a fait savoir le wali. Et d'expliquer : «Etant donné que cette opération, qui était inscrite à l'indicatif de la direction de la Culture, était frappée de gel, on vient d'affecter une subvention sur budget de wilaya à l'indicatif de la commune d'Oran pour lancer la procédure de choix d'un bureau d'étude en vue d'élaborer un plan de sauvegarde et de mise en valeur du site de Sidi El-Houari. Dès lors que l'intitulé a changé en inscription, on ne pouvait reconduire l'ancien BET. Il fallait relancer la démarche pour en choisir un autre». Il est à rappeler que la direction de la Culture avait confié cette mission à un maître d'œuvre établi dans la wilaya de M'Sila ayant à son CV, entre autres références, le plan de sauvegarde de Kalâa des Beni-Hammad édifiée en 1007 et nombre de quartiers classés dans les villes de Sétif et de M'Sila, avant que, le marché doté d'un montant de 14,6 millions de DA, n'ait été gelé dans le sillage des mesures d'austérité prises par le gouvernement.

Plan de sauvegarde de Sidi El-Houari : enfin le frein desserré

«On attend donc la sélection d'un nouveau bureau d'étude pour mettre au point un plan de sauvegarde de la vieille ville de Sidi El-Houari. C'est donc là la première étape. Par ailleurs, en concertation avec le président de l'APW, nous avons exposé notre vision et notre ambition par rapport au devenir du site surplombant le secteur sauvegardé de Sidi El-Houari auprès du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, lors de sa récente visite. Ce dernier a, dans ce cadre, chargé l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) de confectionner une étude globale qui prend en compte tous les aspects y afférents : urbanisme, architecture, étude géotechnique du sol, nature juridique du terrain. Nous attendons avec impatience ce document clé pour y voir plus clair avant de passer au concret. Nous verrons ainsi s'il y a des parcelles relevant du domaine forestier à contourner. Cela ne nous empêchera pas pour autant de demander, le cas échéant, des dérogations auprès de la Centrale», explique encore le wali, qui souligne qu'«en tout état de cause, nous avons la ferme intention d'urbaniser le site des Planteurs, car c'est là la seule façon de le sauvegarder». En attendant l'arrivée du fameux document PPSMVSS (suivi ou précédé, tout dépend) de l'autre document ENPI, les pouvoirs publics locaux ne font pas dans l'attentisme et l'expectative et sont déjà en train de faire «ce qui peut se faire» pour que, une fois l'image complète du puzzle mise en évidence, les éléments périphériques et accessoires en cours de montage s'imbriqueront d'eux-mêmes dans la nouvelle configuration. C'est le cas, comme a tenu à le rappeler le wali par la même occasion, de l'aménagement du périmètre de la Pêcherie, le projet d'un ensemble promotionnel haut de gamme sur la place de la Calère piloté par l'Agence foncière, la création d'une forêt récréative à Scalera, l'aménagement par paliers successifs de Scalera à partir du bas-relief de la Marina et en montant progressivement vers Santa Cruz via une nouvelle route dont le projet est confié à la DTP, entre autres opérations. «Nous comptons urbaniser Les Planteurs par étapes. Nécessairement, un phasage doit être adopté au préalable.

Raser le tout pour commencer : «utopique» comme démarche

Car, je dirai qu'attendre l'évacuation de tout le bidonville (Planteurs-Ras El Aïn-Couchet El Djir) pour poser la première pierre est non seulement hypothétique comme démarche, mais utopique carrément», reconnaît Mouloud Cherifi. Procéder par étape. Aménager par partie. C'est la démarche arrêtée donc pour ré-urbaniser, restructurer et revitaliser le site des Planteurs. Passer à l'action, doucement et modérément, et ne pas attendre l'utopique éradication intégrale du bidonville. Les éléments se juxtaposeront, les pièces s'emboîteront les unes dans les autres, donnant corps au POS au fur et à mesure. Peu à peu, on y voit donc un peu plus clair. La ré-urbanisation de l'espace bidonvillisé perché à flanc de montagne, surplombant le quartier de Sidi El-Houari à hauteur des Planteurs et dont les tentacules s'étendent à Ras El-Aïn, Couchet El-Djir et El-Hassi, n'étant plus une «option» dans les projections des pouvoirs publics, mais une décision prise, un projet approuvé, le processus se fera par phasage. La décision d'injecter aux Planteurs une partie, aussi infime soit-elle, d'un programme de logements déjà notifié à la wilaya, celui du LPA, d'une consistance de 1.800 unités dont l'Agence foncière et l'OPGI se taillent une part de 300 chacun, actera la naissance d'un nouvel ensemble urbain, peu consommateur d'espace, qui émergera de dessous les décombres. Ce quota de logements publics, ajouté à un autre quota de logements LPP, se veut a priori être la première pierre dans le dispositif de ré-urbanisation du site après sa débidonvillisation partielle et par îlots consécutifs.

Du LPA et du LPP aux Planteurs en perspective

Les études géotechniques ont été même déjà accomplies et un cahier des charges a été approuvé par la commission technique DL-DUAC (direction du Logement et direction de l'Urbanisme, de l'Architecture et de la Construction). « Reboiser tout le terrain récupéré, cela serait un sinistre retour à la case départ, puisque ce faisant, nous mettrons en place, de nos propres mains, les conditions favorables à une résurgence du phénomène baraquement. L'idée, c'est de restructurer ce secteur, de le ré-urbaniser spécifiquement tout en respectant ses caractéristiques, ses singularités, dont en prime son entourage immédiat par Sidi El-Houari», avait affirmé par ailleurs le wali en marge d'une «énième» opération de relogement ciblant un pan de ce site d'habitats précaires. Le wali se voulait pragmatique, loin de l'idéalisme des adeptes de l'écologisme et de la ville verte ainsi que du passéisme des nostalgiques qui se souviennent encore et toujours des jardins et des sources d'eau douce du ravin de Ras El-Aïn, lequel élément structurait jadis une logique d'aménagement basées sur l'activité majeure d'exploitation terrienne, assortie d'activités liées aux moulins, lavoirs et fontaines qui ponctuaient les rythmes des pratiques sociales dans le temps et l'espace.