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Des handicapés en colère investissent la rue

par M. Aziza

Des personnes à mobilité réduite ont manifesté jeudi dernier à travers le pays avec des marches et des rassemblements qui ont eu lieu près des institutions de l'Etat. Ils ont protesté pour exprimer leur colère quant au piétinement de leurs droits. Ils ont exigé à leur tour le départ du système. «Ça suffit, 20 ans de marginalisation et de hogra», lisait-on sur une pancarte brandie par un des manifestants près du parlement à Alger.

Des dizaines de personnes souffrant de handicap physique ou mental sont sortis dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol de la politique de marginalisation et d'indifférence affichée à leur égard.

Si certains ont répondu favorablement aux invitations de la direction de l'action sociale et de la solidarité de la wilaya (DASS) pour célébrer la Journée nationale de personnes handicapées du 14 mars, d'autres ont préféré occuper la rue pour faire entendre leur voix.

Certains sur des chaises roulantes, d'autres personnes souffrant de handicap mental ont marché tout au long du boulevard Zighoud-Youcef refusant ainsi «une bouteille de jus, des salés et des sucrés, ainsi que des ballons offerts lors de cérémonie de célébration de la Journée nationale des handicapés».

Des cadeaux «d'humiliation» nous dit-on, alors que cette catégorie a tout simplement besoin d'un travail, une pension honorable, d'un logement et de l'écoute.

Observant une halte à la grande poste d'Alger, puis près du parlement, les protestataires ont réclamé leur droit de vivre dignement, un travail pour ceux qui en ont la capacité et une pension raisonnable pour les personnes à 100% d'invalidité. La pension mensuelle des personnes handicapées est de 4000 dinars algérien par mois depuis 2005.

Ceux classés dans la catégorie des personnes handicapées à 90 ou 80% de handicap perçoivent 3.000 DA par mois.

Des personnes handicapées venants de la wilaya de Tipaza n'ont pas tu leur colère. «Six demandeurs de logements qui sont des personnes handicapées ont été radiés des listes des bénéficiaires de logement sociaux, pourtant la loi exige l'octroi de 4% du quota des logements aux personnes handicapées».

Un autre contestataire a affirmé qu'il avait postulé pour un travail dans le cadre de l'indemnité pour activités d'intérêt général (IAIG) au sein de la commune. «Ils m'ont proposé 3.000 DA par mois tout en me privant de ma pension mensuelle qui est de 3.000 DA. C'est une aberration !».

Les handicapés ont affirmé qu'ils sont des citoyens algériens à part entière. «Nous avons des droits et nous avons des devoirs envers notre pays, nous soutenons le hirak populaire et nous revendiquons le départ de ce système», nous diront des protestataires.