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Bouira: Plaidoyer pour la culture de la tomate industrielle

par Farid Haddouche

La chambre de l'agriculture de Bouira vient d'organiser, en collaboration avec l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI), une journée de vulgarisation sur les techniques de la production de la tomate industrielle et les perspectives de son développement. Ont été conviés à cette rencontre les producteurs de la tomate, des transformateurs et des experts de l'ITCMI. La wilaya de Bouira est une région favorable à toutes les cultures maraîchères, suivant le raisonnement de Mme Samira Lamara, ingénieur agronome à l'ITCMI, qui fera une longue démonstration afin d'initier les producteurs intéressés sur l'itinéraire technique à suivre dans la production de la tomate industrielle qui est en fait une activité peu répandue dans la wilaya de Bouira, étant donné que les producteurs locaux pratiquaient dans le passé et jusqu'à présent uniquement la culture de la tomate maraîchère, c'est-à-dire de consommation.

D'ailleurs il a été révélé par M. Zemouche, secrétaire général de la chambre de l'agriculture de Bouira, qu'il y a entre 50 et 100 hectares seulement de tomate cultivée, ce qui est en somme très dérisoire. Alors que dans le pays d'autres régions ont développé de manière fulgurante la culture de la tomate industrielle. L'oratrice mentionnera les wilayas d'Annaba, Skikda et Jijel à l'Est, Boumerdès, Tipaza et Chlef au Centre, et Relizane, Mostaganem et Aïn Témouchent à l'Ouest. C'est dans la perspective d'encourager les producteurs de la wilaya de Bouira à s'intéresser au développement de la culture de la tomate pour pouvoir passer au stade industriel. En comptant nécessairement sur les secteurs concernés qui doivent les accompagner par la formation et le soutien dans le cadre du programme élaboré à cet effet.

L'experte abordera dans ce cas l'itinéraire à suivre par le producteur potentiel pour parvenir à une meilleure tomate tant au plan qualité que quantité. Elle citera les variétés de la tomate les plus adaptées au climat local et aussi selon les régions. Ainsi, nous saurons l'existence des variétés les plus cultivées en Algérie comme la Rio Grande, El gon, Castlong, Heintz, Sabra, Nema, Pico de Aneto et Roma, selon l'intervenante. Cette dernière parlera également des autres variétés hybrides, en citant la Zigola, Fehla, Zenith, Baguira, et les variétés à maturité groupée qui sont : Albatros, Baraka et Ercole.

L'intervenante dévoilera la mise en place de cette culture en insistant beaucoup sur la préparation du sol, dont les labours nécessitent 25 à 30 cm de profondeurs, et l'utilisation du Covercrop pour briser les mottes et enfouir la fumure (engrais). Ensuite, il est question pour le cultivateur d'épandre de la fumure organique à raison de 30 à 40 tonnes à l'hectare. Pratiquer après si nécessaire une désinfection du sol en procédant à l'élimination des mauvaises herbes. Comme le semis direct de la tomate industrielle est de plus en plus répandu, cette pratique est donc recommandée aux producteurs, quoique en Algérie le recours à la pépinière pour la production des plants reste la règle générale. Autrement les époques des semis se situent de la mi-janvier à la mi-mai, c'est selon les régions aussi, d'après le raisonnement de Mme Samira Lamara.

Cette dernière encouragera vivement les producteurs de la tomate maraîchère à s'insérer dans la culture de la tomate industrielle qui offre de bénéfiques perspectives. En définitive, cette rencontre a permis également de créer des liens entre les producteurs et les transformateurs de la tomate dans le but de consolider cette filière qui est peu développée dans la wilaya de Bouira pour ne pas dire inexistante.