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Intempéries: «Il ne faut pas accuser les pluies»

par G. O.

  Nouredine Bedoui a affirmé lundi dernier, que «la responsabilité dans les inondations est celle des personnes et non celle des pluies.»

La visite, à Annaba, du ministre de l'Intérieur avec à ses côtés le ministre des Travaux publics et des Transports et le ministre des Ressources en eau, s'est effectuée sous une pluie battante et un froid glacial. Depuis le 24 janvier dernier, la wilaya peine à sortir de l'eau. Quatre de ses communes, de nombreuses routes nationales, chemins communaux, ponts et autres établissements scolaires et habitations, ont été totalement inondés. « Annaba n'est pas à ses premières inondations, elle en a eu en 1973, 1988 et cette année, » a relevé le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane. Mais, a-t-il affirmé, « cette fois, ce n'est pas comme avant, c'est une véritable catastrophe.» Il a fait savoir que « 70 milliards de DA ont été consacrés au secteur des Travaux publics de la wilaya, la réhabilitation des routes et autres ouvrages a beaucoup atténué les dégâts. »

La première halte des ministres, le Complexe d'El Hadjar dont toutes les unités ont été inondées. Ils sauront par ses responsables que la remise en marche des machines se fait depuis le 4 février progressivement. La reprise de la production du fer et de l'acier interviendra le 10 du même mois. Nouredine Bedoui s'est interrogé, plus loin, sur certains aspects d'urbanisation qui auraient, pense-t-il, « empêché le cours normal des oueds » et pousser au déferlement de leurs eaux sur les quartiers des communes pour les inonder dans leur totalité. Il doutera, aussi, du manque d'appréciation des responsables des moyens de protection de la wilaya de Annaba contre les inondations. Il a insisté, à cet effet, sur le rôle des stations de relevage dont le nombre ne lui a pas semblé suffisant pour absorber les eaux qui débordent. Il fera des comparaisons de situations pour prouver leur nécessité dans pareilles circonstances. Il saura, par des représentants de la société civile que « des stations de pompage ont été bloquées par des déchets plastiques, en raison du manque de maintenance (...). » D'autres tenteront de lui prouver que les nombreuses constructions et réalisations de projets permis par les autorités locales, dans des commune comme El Hadjar, ont empêché les eaux de s'écouler vers les oueds et de là vers la mer. « Les eaux de pluie ont stagné dans les quartiers et provoqué le désastre, » lui ont-ils dit. Des erreurs techniques ou « carrément le manque de compétence de certains responsables locaux », comme le pensent certains de ses cadres, le ministre de l'Intérieur en relèvera, suffisamment et l'a même avoué d'une manière implicite. « Il ne faut pas accuser les pluies, nous avons besoin de chaque goutte d'eau qui tombe, il faut savoir évaluer, relever les insuffisances et corriger les lacunes, c'est sur ces aspects qu'on se doit de nous arrêter pour trouver les solutions à tous les dysfonctionnements. » A une responsable d'une association qui lui a demandé de lui dire « si Annaba n'est plus la coquette et donc est déclarée sinistrée », il lui répond, « je ne suis pas venu pour lier cette ville à ce qualificatif, Annaba est très belle, c'est l'une des plus belles villes de la côte méditerranéenne, bien-sûr que c'est la coquette ! » Il a fait savoir que « par contre, des mesures d'urgence doivent être prises, il y a des priorités aux priorités à prendre en charge, il faut un programme de mise à niveau, tous secteurs confondus, pour la prise en charge de toutes les préoccupations de la wilaya et des citoyens, après les avoir bien évaluées, recensées et priorisées.» Il reconnaîtra que « le rôle de la société est très important, si vous voulez qu'on éradique de manière sérieuse et sincère, tous les fléaux, qu'ils soient bureaucratiques, de corruption, de comportements individuels (...), il faut qu'on coordonne nos efforts, il faut qu'on cultive la démocratie participative, ça ne doit pas être juste un slogan. »