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Extension du port de Skikda: Sonatrach signe un contrat avec les Chinois

par Ghania Oukazi

  Sonatrach et China Harbour Engineering Compagny LTD(CHEC) ont signé, hier, un contrat pour « l'étude, la fourniture et la construction d'une jetée GNL et des infrastructures maritimes et portuaires » dans le port d'hydrocarbures de Skikda.

«Ce projet nous permettra d'exporter notre GNL le plus loin possible, en Asie (?), » a affirmé, hier, le P-DG de Sonatrach. « Inscrites dans la stratégie SH 2030, la réalisation d'une nouvelle jetée de GNL et l'extension du port pétrolier de Skikda permettront au méga-train GNL de porter sa production à sa capacité nominale, l'accostage de navires de grandes capacités, ce qui ouvrira ainsi des perspectives supplémentaires de marchés pour le GNL algérien, » soulignent ses concepteurs. D'un montant contractuel de plus de 52 milliards de DA équivalent et dont la mise en service intervient dans 28 mois « à partir de son entrée en vigueur avec 2 ans de garantie après réception provisoire », le projet consacré, hier, par un contrat algéro-chinois, permettra ainsi, précisent-ils, « l'optimisation du Complexe GNL, le chargement des méthaniers de grandes capacités pouvant atteindre 220.000 m³, le chargement des tankers allant de 50.000 à 250.000 T, la reconversion du poste existant GNL pour le GPL, l'adaptation du poste existant des aromatiques pour le déchargement du MTBE ainsi que la réalisation d'un nouveau poste d'accostage pour navires avec une aire de stockage pouvant atteindre 15 ha.» Le site d'implantation de ces réalisations est localisé dans le port protégé existant de Skikda dénommé ?El Djedid'.» Le contrat (EPC) prendra en charge « les études d'ingénierie de détail, les approvisionnements et la livraison DDP, site de la fourniture, la construction et le montage sur site, les essais et la mise en service, et la spécialisation du personnel du maître de l'ouvrage.» Le DG du port de Skikda estime que « le projet permettra de répondre aux attentes de Sonatrach et de régler quelques problèmes techniques du port. » Le wali de Skikda vantera « ses importantes retombées économiques et sociales à commencer par la création d'emplois. »

«Le projet va nous rapporter beaucoup d'argent par l'export»

L'ambassadeur de Chine en Algérie qui est intervenu en arabe classique, a fait savoir que « c'est la 1re cérémonie de signature de contrat à laquelle j'assiste depuis ma nomination à Alger » et «c'est le 1er contrat que la Chine signe avec l'Algérie en cette nouvelle année. » Il affirme que « la Chine accorde une grande importance à la coopération avec l'Algérie, pour son développement et son renforcement. » Il présente CHEC comme étant « une société très importante en Chine, elle a réalisé de nombreux projets locaux et à l'étranger. » Il fait la promesse de faire réaliser le projet d'une manière « excellente. » Il rappelle que « les deux présidents chinois et algérien avaient décidé, en 2014, d'instaurer des relations de partenariat entre les deux pays, nous sommes prêts à le faire.»

Le P-DG de Sonatrach rappelle son déplacement jeudi dernier, à Oran, pour « la signature avec ?Total' d'un projet de réalisation d'un complexe de production de polypropylène à Arzew d'un montant de 1,5 milliard de dollars » et lance qu'« en plus des 500 millions de dollars du contrat d'aujourd'hui, on aura engrangé, en 3 jours, 2 milliards de dollars pour notre pays.» L'objectif, dit-il « c'est qu'on investisse pour la création de l'emploi et le développement de notre industrie.» Il promet qu' «on attend un très gros contrat les mois qui viennent, comme celui de la réalisation du complexe de phosphate à Tébessa qui sera financé à hauteur de 6 milliards de dollars par les Chinois.» Abdelmoumène Ould Kaddour lance optimiste que «peut-être chaque mois, on signera un contrat, on le fera dans le cadre de la SH 2030, on voit sur le long terme, dans les 10 ans qui viennent.» Insistant sur les retombées positives du projet de la jetée du port de Skikda, il rappelle qu'«on a toujours dit que l'Algérie c'est le gaz, on doit avoir les moyens d'en exporter plus, mais surtout de GNL vers l'Asie et le plus loin possible.» Il estime qu' «on est en train d'avancer, c'est tellement important de réaliser des projets et mener des travaux, ce n'est pas la quantité de dollars qu'on gagne qui nous intéresse mais la qualité du travail qu'on fait.»

«Il faut qu'on se discipline pour stabiliser la consommation interne»

Ould Kaddour explique que « ce sont les activités annexes des projets réalisés qui créent de l'emploi, c'est le cas de celui du polypropylène dont ces activités vont nous créer jusqu'à 15.000 postes, mais le projet de Skikda va nous ramener beaucoup d'argent en nous permettant d'amener le GNL, très loin. » Il reconnaît qu' «on n'a pas les capacités d'export mais on va ramener de grands méthaniers pour le faire.» Interrogé sur le prix à venir du baril, il juge que «très peu de gens peuvent répondre à cette question, c'est tellement complexe, on a les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite, l'Iran qui devait être sous embargo mais qui ne l'est pas, le yoyo, c'est très compliqué, on ne sait pas de quoi sera fait demain.»

Il indiquera à propos «d'un partenariat avec la Russie», que «quand on a une opportunité, on l'a saisie, ce n'est pas une stratégie de ne pas travailler avec les Russes, c'est l'opportunité qui ne s'est pas présentée. » Il fait savoir qu'en 2019, « on aura 2 ou 3 champs à lancer, celui de Touat produira 7 millions de m³/jour. » Ould Kaddour note qu' « on produit 50 milliards de m³/an dont 120 à 130 millions de m³ pour la consommation interne, elle augmente d'une façon exponentielle, il faut qu'on la stabilise. » Il pense que « si on arrive à le faire, nos capacités d'export seront, de plus en plus, importantes.» Pour lui, « la meilleure manière de stabiliser la consommation interne, il faut qu'on explique aux gens qu'on doit se discipliner, il y a beaucoup de petites actions à faire, ce n'est pas normal qu'on laisse un climatiseur en marche H24 et la lumière toute la journée. »

Le P-DG de Sonatrach souligne, en conclusion, que « très peu de pays dévoilent les réserves qu'elles ont, c'est stratégique. » Il affirme que «nous savons ce que nous avons approximativement, nous sommes en train de travailler sur les chiffres. »