Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

MC Oran: A quand le bout du tunnel ?

par M. Zeggai

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le ressort est cassé entre les supporters du Mouloudia d'Oran et le président Baba, alors que le coach Belatoui et le joueur Feham Bouazza ont été insultés lors du match de coupe face à l'ASBM. Certains dirigeants du MCO parlent de manipulation, d'autres observateurs affirment que la réaction du public est légitime dans la mesure où le Mouloudia d'Oran ne convainc plus personne. Entre ces deux hypothèses, c'est l'avenir du club qui est compromis.

Ce qui a incité le wali d'Oran, Mouloud Cherifi, à prendre le taureau par les cornes et à provoquer une réunion avant-hier avec le président Baba. Une rencontre au cours de laquelle, selon notre source, le chef de l'exécutif a enjoint Baba à prendre ses responsabilités, en exigeant un recrutement de qualité, à la mesure de la stature du MCO. En marge du match de coupe, Baba nous a clairement signifié qu'il démissionnerait en fin de cette saison. « Sincèrement, je suis fatigué et dégoûté par ces comportements inexplicables du public. Je me retire des affaires du club dès la fin de ce championnat, c'est une décision irrévocable », nous a-t-il affirmé.

Cette énième menace de démission est conçue par de nombreux observateurs comme étant une stratégie de Baba pour gagner du temps et apaiser l'ardeur des supporters. Cela ne s'avère pas comme une solution, dans la mesure où le MCO est victime d'une gestion anarchique, de clans et des comportements inconcevables de certains cadres de l'équipe. A titre d'exemple, Feham Bouazza, avec son statut de joueur professionnel, n'a pas à répliquer au public et à répondre aux provocations. Sur le terrain, aucune discipline dans le jeu où chacun se comporte comme étant le détenteur des clés de la réussite du MCO alors que celui-ci n'est qu'à trois points du troisième potentiel relégable, l'USMBA.

La situation pourrait se compliquer davantage du moment que le club phare de l'Ouest fait partie des clubs interdits de recrutement du mercato hivernal après que ses dettes envers d'anciens joueurs aient atteint les quatre milliards de centimes, selon une source proche du dossier. Aussi, et aux dernières nouvelles, nous avons appris que le wali d'Oran aurait suggéré le retour de Chérif El-Ouazzani comme DTS, alors que d'autres proches du club souhaitent également le retour de Benahmed Mohamed Amine, ancien médecin de l'équipe.

Côté effectif, rien ne se profile à l'horizon alors que le club a libéré quatre éléments, Bouchar, Hamar, Yettou et Kodjo, sans parler de Mansouri qui est en incompatibilité d'humeur avec Belatoui.

Le président du club ne semble pas assez chaud pour renforcer son équipe et refuse de dévoiler des noms, excepté celui de Benabderrahmane qui n'a pas fait l'unanimité chez les fans oranais. Selon notre source, les dernières turbulences dans l'entourage de l'équipe ont poussé le président Ahmed Belhadj à geler le recrutement. La situation est totalement confuse, avec une manipulation d'une partie du public et « l'ingérence d'une personne étrangère au club qui se proclame conseiller de Baba », nous a-t-on dit.

Ce qui explique la réaction des supporters qui sont revenus à la charge pour réclamer le départ de la direction et bénéficier de l'apport d'une société nationale. C'est du moins l'unique solution pour sortir le MCO de son marasme et améliorer le niveau de gestion du club.

A présent, l'heure est grave et ce n'est pas l'ouverture du siège, prévue aujourd'hui, qui résoudra les problèmes du club. La solution viendra par la volonté de trouver les compétences requises pour gérer un club de l'envergure du MCO afin de lui permettre de renouer avec ses lettres de noblesse et son passé glorieux à la veille des Jeux méditerranéens prévus à Oran en 2021.