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Alger: Bab Ezzouar sans eau, les habitants sanctionnés par un litige entre entreprises

par Z. Mehdaoui

De nombreux quartiers au niveau de la commune de Bab Ezzouar sont sans eau courante depuis plusieurs jours à cause d'un litige entre, d'un côté, l'ENPI (ex-EPLF Béjaïa), Sonelagaz et SEAAL, de l'autre.

En fait, c'est un véritable chantage qu'exercent ces trois entreprises sur des milliers d'habitants des quartiers de la cité Chouhada Hocicini (EPLF Béjaïa) dans la commune de Bab Ezzouar, à l'est d'Alger. Le problème remonte à près d'une dizaine d'années. L'ex-EPLF de Béjaïa, après avoir réalisé un millier de logements dans le cadre du LSP (logement social participatif), a utilisé la pompe qui devait acheminer de l'eau aux habitants pour réaliser des travaux de construction. Une fois les logements finalisés et distribués, l'EPLF, qui a utilisé cette eau pour les besoins de ses chantiers, a laissé une facture faramineuse. Cette dernière est restée en litige à ce jour. Pour faire pression sur l'ENPI, Sonelgaz n'a pas trouvé mieux que d'exercer du chantage sur les habitants en coupant régulièrement l'électricité qui devait faire fonctionner la pompe à eau ou en scellant cette dernière. Le problème dure depuis plusieurs années. Les habitants des quartiers en question étaient à chaque fois obligés de se rendre à Sonelgaz et l'ENPI pour leur demander de régler leur différend mais en vain. Depuis quelques jours, la pompe en question a cessé de fonctionner. Après enquête, il s'est avéré que cette pompe est aussi utilisée pour acheminer de l'eau vers une autre cité construite par l'ENPI en contradiction avec son cahier des charges qui n'a jamais prévu la réalisation de ces logements. Ces derniers, en fait, ont été réalisés sur des terrains prévus initialement pour des aires destinées aux enfants. Bref, les habitants de ces quartiers qui ont tapé à toutes les portes, notamment Sonelgaz, SEAAL, la commune de Bab Ezzouar, la wilaya déléguée de Dar El Beïda, la wilaya d'Alger, ont décidé de prendre d'assaut la rue en bloquant les rues adjacentes en guise de protestation. Il y a un réel risque d'émeute sachant que les habitants sont excédés par le comportement des responsables concernés qui se rejettent la balle les uns sur les autres. Le risque est d'autant plus important sachant que la cité EPLF est située juste en face de l'université des sciences et des technologies Houari Boumediene ainsi que de nombreuses cités universitaires. « Les autorités ne comprennent que le langage de la violence », nous a déclaré un habitant de ce quartier, obligé d'aller chercher de l'eau dans les quartiers avoisinants en traînant des bidons sur plusieurs centaines de mètres et cela à cause de l'incompétence, la mauvaise gestion et le mépris de responsables censés travailler pour la collectivité.