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L'informel envahit la cité Boudraa Salah

par A. Mallem

« On croyait que le démantèlement du marché anarchique implanté au bord même de la route dans cette ?'descente de la mort» qui longe notre quartier allait régler les problèmes dont nous souffrions depuis des années. Malheureusement, ces derniers se sont surmultipliés et se montrent plus envahissants que jamais », nous ont dit, hier, des habitants de la cité Boudraa Salah.

Ces derniers ont expliqué que les commerçants informels, les marchands à la sauvette qui sont toute la journée à jouer au chat et à la souris avec les services de la sûreté urbaine qui les pourchassaient, viennent maintenant d'entrer carrément dans le quartier pour l'occuper et poser leurs étals sous les balcons, devant les portes d'entrée, en obstruant toutes les issues et en créant tout un charivari du matin au soir. «Notre situation devient intenable et nous sommes à bout de nerfs», ont poursuivi nos interlocuteurs, dont l'appel qu'ils viennent de lancer ressemble à un SOS. C'est dans leur écrasante majorité maintenant que les habitants de cette cité populaire réprouvent et condamnent le comportement des marchands qui les ont envahis. N. Y., ancien président d'association du quartier, nous raconte encore que les marchands de poulets, les marchands de sardine, de la brocante et d'objets de toutes sortes s'aventurent maintenant à proposer leurs marchandises au bord de la route à grande circulation, défiant la police autant que les bus de voyageurs et les camions poids lourds dont les roues frôlent pratiquement leurs étals en descendant ou en montant cette voie dangereuse, créant ainsi un surcroît de risques pour des accidents mortels. Notre interlocuteur a continué à parler en décrivant une situation chaotique dans la cité, faisant que les femmes vivent en permanence avec les fenêtres fermées pour atténuer le bruit que font les marchands sous leurs fenêtres, pour éviter la poussière et aussi d'entendre les obscénités et le langage de souk que ne manquent pas de se lancer les marchands.

« La situation s'aggrave et il y a risque d'échauffourées entre les marchands indisciplinés et la population du quartier qui ne peut supporter plus longtemps le fait accompli imposé par les commerçants informels », a terminé N. Y. sur un air de lassitude. Hier, c'était samedi, et nous avons éprouvé beaucoup de difficultés pour entrer en contact avec un responsable au secteur urbain de Boudraa Salah, ou des responsables à la mairie centrale afin de demander des explications ou des informations sur cette situation qui perdure dans cette cité.