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Financement non-conventionnel: 900 milliards de dinars mobilisés pour couvrir le déficit

par R. N.

  Répondant aux députés, au terme de la plénière consacrée au débat autour du projet de Loi de finances 2019 (PLF 2019), le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a fait savoir que le montant arrêté dans le cadre du financement non-conventionnel, au titre de l'exercice 2018, estimé à 1.800 milliards de DA (MDA), destiné à couvrir le déficit estimatif du Trésor, n'avait pas été mobilisé dans sa totalité en raison de l'amélioration de la fiscalité pétrolière durant le premier semestre de l'année en cours. Ajoutant qu'un montant de 900 MDA a été mobilisé pour couvrir ce déficit.        

Cette amélioration s'explique, poursuit le ministre, par l'augmentation des recettes de l'Etat, notamment, en fiscalité pétrolière qui ont enregistré une hausse de 335 MDA par rapport à l'exercice précédant. Les recettes provenant de la fiscalité pétrolière devront dépasser la valeur estimative prévue dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2018, a soutenu M. Raouya. Un excédent de 450 MDA est prévu à fin 2018.

Par ailleurs, le ministre a fait état d'une stabilisation des dépenses de fonctionnement et d'équipement, exceptés les 500 MDA dégagés pour combler le déficit de la Caisse nationale de retraite (CNR). Pour ce qui est de la mise en œuvre du financement non- conventionnel, un mécanisme de suivi des mesures et réformes structurelles a été créé, dans le cadre du décret exécutif n°18-86 du 5 mars 2018, visant à rééquilibrer le Trésor public et la balance du paiement. La Banque d'Algérie a été chargée, dans ce cadre, d'assurer le suivi et l'évaluation de la mise en oeuvre des mesures et réformes du programme arrêté par une commission composée de représentants de la BA et du ministère des Finances.

Un prix référentiel du baril à 50 dollars, «une mesure prudente»

Par ailleurs, le ministre des Finances a affirmé que le prix référentiel du baril de pétrole, établi à 50 dollars, adopté dans la PLF 2019, constituait «une mesure prudente», au regard de la fluctuation des cours qui ne peut être prévisible à moyen et à court termes. Les cours de pétrole ont baissé début novembre en cours, à 71 dollars/baril, après avoir atteint leurs plus hauts niveaux début octobre avec 86 dollars, sachant que ce prix avait, dernièrement baissé au-dessous de 70 dollars / baril. Le ministre a indiqué que plusieurs analyses de l'Opep font état d'une éventuelle baisse des cours actuels, en raison d'un déséquilibre entre l'offre et la demande, en 2019, en prévision de la révision de la convention adoptée par les pays Opep et non-Opep (particulièrement la Russie) et d'une reprise progressive de la production irakienne et libyenne. Concernant le financement du Fonds de régulation des recettes (FRR), M. Raouya a précisé qu'il sera financé par « l'excédent des recettes fiscales résultant des cours des hydrocarbures, par rapport au prix référentiel fixé dans le cadre de la Loi de finances ».

Le ministre a, également, indiqué que le taux de change a été fixé à 118 DA pour 1dollar, pour la période 2019-2021, soutenant que cette valeur s'est faite sur la base des orientations de cette dernière, au cours du dernier semestre 2018, dans le cadre de la politique financière adoptée pour la préservation de la valeur de la monnaie nationale. M. Raouya a expliqué que le recul du taux de change du dinar algérien par rapport aux autres monnaies ne conduira pas, nécessairement, au recul du pouvoir d'achat des ménages, étant donné que les prix des matières principales étant plafonnés et subventionnés par l'Etat. Le pouvoir d'achat des ménages est calculé sur la base du taux d'inflation qui demeure « maîtrisé » et qui a atteint 4,7%, en septembre 2018, poursuit le ministre, imputant ce taux à la politique monétaire adoptée par la Banque d'Algérie (BA) pour relancer les moyens d'absorption de la liquidité, à partir de janvier 2018.