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Sécurité sociale: Les congés de maladie ont coûté six milliards de dinars en quatre mois

par Yazid Alilat

  Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale Mourad Zemali a annoncé hier lundi que 14.000 postes de travail prévus pour les zones frontalières seront réservés aux jeunes demandeurs d'emploi. Il a précisé au forum de la radio nationale que son département va recruter 14.000 jeunes avant la fin de l'année dans les zones enclavées et pauvres, rappelant que ses services avaient effectué des enquêtes sur les besoins des régions et communes frontalières en matière d'emploi. Le ministre de l'Intérieur Nouredine Bédoui avait affirmé dimanche de son côté que près de 400.000 nouveaux emplois sont prévus par la loi de finances 2019, notamment pour les communes frontalières et le développement local. Et, dans le cadre de la stratégie du gouvernement pour résoudre le problème du chômage dans les régions du sud du pays et les accusations sur l'absence de transparence dans la distribution des postes d'emploi, le ministre du Travail a annoncé qu'il sera mis en place un intermédiaire entre le ministère et l'ANEM pour garantir une répartition des postes d'emploi équitable. M. Zemali a cependant rappelé que ce sont les investissements qui créent l'emploi, et non pas «mon secteur», soulignant que des discussions sont menées avec les ministères de l'Industrie, de l'Agriculture et de l'Energie car ce sont «les secteurs, qui offrent le plus d'opportunités d'emplois.» Selon le ministre, l'Algérie compte officiellement 1,378 million de chômeurs, soit un taux de chômage de 11,1% contre 11,7% en avril 2017. Le chômage chez les hommes est de 9% contre 19,5% chez les femmes, en baisse par rapport à 2017 où il était de 10,5% chez les hommes et 20,5% pour les femmes. Quant aux jeunes de 16 - 24 ans, le taux de chômage est de 26,4%, en baisse de 3,3% en 2018, alors que 50% des chômeurs n'ont aucune formation. Selon le ministre, «la non déclaration est la principale raison de la hausse du chômage en Algérie».

Par ailleurs, le ministre du Travail a indiqué, dans le cadre de la lutte contre l'absentéisme dans le travail et les fausses déclarations de maladie, que ses services ont enregistré durant les quatre premiers mois de l'année 4,599 millions de journées de congé de maladie, ce qui s'est traduit, par une enveloppe, au titre des remboursements, de six milliards de dinars. Ce qui a aggravé, selon lui, les finances de la caisse des retraites (CNR). En 2017, les services de la Cnas ont enregistré 14 millions de journées de congé de maladie pour une enveloppe de 16 milliards de dinars. Le ministre, qui avait dénoncé le recours abusif aux congés de maladies, avait promis de déclencher des enquêtes et de punir sévèrement les fraudeurs.

Sur le dossier des dettes des bénéficiaires des crédits Ansej, il a indiqué que 85% des bénéficiaires de ce type de crédits ont remboursé leurs dettes. Selon lui, des mesures ont été prises par le gouvernement entre 2017 et 2018 pour les jeunes, qui ont des difficultés de remboursement de leur dette. Le ministre du Travail a également indiqué qu'il existe deux catégories de jeunes bénéficiaires de crédits-Ansej traduits devant la justice : ceux qui ont transféré ailleurs leurs crédits, et ceux qui ont réussi à monter des entreprises viables, mais qui espèrent bénéficier de l'effacement de leur dette. Récemment, la directrice générale de l'Ansej Samira Djaider avait expliqué que les dettes contractées auprès de l'Ansej par des porteurs de projets seront rééchelonnées, mais pas «effacées», avec l'annulation des pénalités de retard. Elle a expliqué lors de l'émission «Café et Journal» de la chaîne Ennahar que «le crédit qu'octroie l'Agence est un bien du Trésor public, et il faut qu'il soit remboursé».

Elle a annoncé cependant de nouvelles mesures en faveur des jeunes porteurs de projets soutenus par l'Ansej. «L'Agence a mis en place des dispositions pour faciliter le travail des jeunes qui ont créé des PME», a-t-elle assuré, avant de souligner qu'elle (l'Ansej) a donné une autre occasion» aux jeunes pour un rééchelonnement de leurs dettes, avec en plus l'annulation des pénalités de retard».

Mais, ces dispositions ne concernent que «les jeunes qui ont bénéficié de projets avant mars 2011, et englobent les entreprises qui ont eu de grandes difficultés de gestion». Les financements octroyés aux jeunes promoteurs concernent deux catégories : les crédits pour les jeunes promoteurs déboursés par le Trésor public, et les crédits bancaires pour le financement des projets des jeunes. «Là, il y a un dispositif de remboursement de l'Etat pour les entreprises créées avant 2011, car avant (2011, NDLR) les avantages donnés aux promoteurs ne sont pas les mêmes que ceux accordés après 2011, et les avantages actuels donnent plus d'aisance financière aux jeunes entreprises».