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à la réunion de son Conseil national, le Front des forces socialistes (FFS) a
rendu public un communiqué dans lequel il réitère sa démarche de «changement de
système par une approche consensuelle». Dans son analyse de la situation
politique du pays, le FFS estime que vu «le système actuel de gouvernance
politique», il y a nécessité d'un «changement de système et non pas un
changement dans le système». Selon le communiqué, «il n'y a aucun doute que,
sauf imprévu, la prochaine élection présidentielle ne fera que pérenniser le
système actuel, quel que soit le candidat parrainé par le régime». «Tout laisse
prévoir que la grande majorité (de la population, ndlr) s'abstiendra de voter
ou votera contre le candidat du système». «En vérité, le système servi par des
ressources naturelles abondantes a duré en s'achetant une légitimité sociale à
défaut d'une légitimité politique. On peut dire que le système a travaillé pour
lui-même tout en étant persuadé de travailler pour les Algériens, mais, en tout
état de cause, n'a pas travaillé avec les Algériens», affirme le communiqué. Le
FFS estime que «ceux qui sont dans le système (?) se déclarent en mesure
d'assumer le changement et ne partagent pas le point de vue de ceux qui prônent
une rupture totale avec l'existant». «La crainte d'un changement de système par
des forces extérieures autonomes est perçue comme une menace pour la survie du
régime, c'est-à-dire pour les positions, les privilèges, les patrimoines, voire
la sécurité des uns et des autres. Cette peur a conduit le système à refuser
tout processus démocratique transparent, préférant gérer la population par la
carotte et le bâton», ajoute le parti. Mais, ajoute le FFS, «le changement est
inévitable à court ou à moyen terme, et gagnerait à se faire de façon pacifique
et consensuelle, dans le cadre d'un Etat de droit». Cependant, ajoute le
communiqué du Conseil national du parti, «le changement de système politique
est une condition nécessaire mais insuffisante pour le développement du pays et
la sauvegarde de son indépendance politique et économique». «Le changement de
système politique doit s'accompagner en même temps d'un changement de politique
économique qui préserve la souveraineté nationale dans le contexte de la
mondialisation. Ce sera la mission du futur gouvernement qui sera issu, avec
l'avènement de la 2e république, de la future Assemblée nationale constituante
démocratiquement élue», lit-on dans le communiqué. «Cette démarche isolera et
réduira à néant les positions extrémistes qui ont choisi la violence pour
changer le système, et assurera à l'Algérie un avenir démocratique de paix, de
progrès et de prospérité», affirme le FFS. Evoquée lors du Conseil national du
FFS, la question «organique» a été rapidement traitée par le communiqué dans
lequel cette instante affirme avoir «pris connaissance de l'état d'avancement
des opérations de renouvellement et d'élargissement des structures du parti au
niveau des fédérations et des sections, et se félicite du respect de la feuille
de route et des délais fixés». Le communiqué est resté silencieux sur de
récents développements, comme l'exclusion de la députée d'Alger, Salima Ghezali, et la suspension
de Chafaa Bouaïche, député
de Béjaïa.