Une initiative citoyenne à mettre sur le
compte d'un panel de cadres se revendiquant de la société civile. Des cadres,
toutes spécialités confondues, ont remis aux responsables de l'APC de Cheria, dans la wilaya de Tébessa, un ensemble de
propositions susceptibles, selon ses rédacteurs, de redonner un autre visage à
la localité, 2e agglomération de la wilaya par le nombre d'habitants (100 mille
âmes). Les cadres en question veulent sortir des sentiers battus, des
mouvements de protestation stériles et occupation de la rue;
en lieu et place, ils se disent, à travers leur initiative, dans le cadre d'une
démarche démocratique participative, s'investir dans l'action porteuse. Les propositions soulevées à l'APC s'articulent autour de plusieurs
axes et traitant différentes problématiques, réhabilitation des infrastructures
de base, protection de la ville des inondations, point de chute d'une dizaine
de cours d'eau, résolution du problème d'alimentation en eau potable (Cheria étant l'un des points noirs de la wilaya affectée
d'un déficit quasi chronique), ainsi que le raccordement de certains quartiers
à l'énergie électrique et de gaz naturel, ou encore la rénovation des conduites
du réseau d'assainissement, plaie béante de la cité. Tous ces éléments
négatifs ont fait que le cadre de vie des citoyens s'est fortement dégradé ces
derniers temps, à l'exemple de l'ancien quartier de Makhlouf,
totalement pris en otage par les crues répétitives de l'embouchure d'un oued.
Les autres quartiers plus récents ne sont guère épargnés, le centre-ville et le
quartier du stade. Concernant l'AEP, c'est la « sécheresse » des robinets, pour
des semaines, le recours à l'approvisionnement par les citernes devient une
nécessité imposée et amère pour beaucoup de gens souvent sans ressources pour
se permettre une citerne à 2.500 dinars ! Le tarissement des forages n'a fait
qu'accentuer la situation. D'autre part, les initiateurs des propositions
réactualisent le projet de la réalisation d'un institut national agricole et
vétérinaire, la levée du gel sur d'autres projets d'investissement, à même de
créer des postes d'emploi, le chômage à Cheria sévit
fortement parmi les jeunes diplômés. La ville de Cheria,
si chère au défunt Mohamed Chebouki, a grandi et avec
elle ses besoins et ses problèmes. Selon les rédacteurs des prépositions
préconisées, la couverture sécuritaire actuelle ne suffit plus, en dépit du
travail accompli par les services de police de la sûreté de la daïra. Aussi,
ils avancent l'idée du renforcement des structures existantes par l'ouverture
de nouvelles sûretés urbaines. De son côté, le P/APC de Cheria
se dit satisfait des propositions émanant d'une entité représentative de la
société, à haute teneur scientifique et technique de par sa composante humaine.
Le maire dira que l'idée sera débattue et discutée par l'Assemblée populaire
communale. Quant aux projets sectoriels, ils seront soumis aux autorités de la
wilaya. Cheria fera-t-elle l'exception à travers
cette action citoyenne ? Les représentants de la société civile ne comptent pas
rester les bras croisés en se rendant utiles. Les solutions existent, il
faudrait seulement actualiser les instruments d'intervention, des propositions
qui pourront faire décoincer la machine d'un développement local quelque peu
grippé !