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Ould Kaddour installe ses hommes: Nouvelle équipe dirigeante pour Sonatrach

par Moncef Wafi

Le Groupe pétrolier Sonatrach a réuni une nouvelle équipe dirigeante, a révélé ?Reuters', citant une source bien placée, au sein de l'entreprise. Le P-dg, Ould Kaddour, installé en mars 2017, est venu avec sa propre équipe pour reconquérir la confiance des grandes compagnies pétrolières. Il a choisi huit vice-présidents, au sein du cabinet, a déclaré la source de Sonatrach, refusant de les citer tant que les nominations n'ont pas été rendues publiques. « Les nominations doivent encore être validées par un décret présidentiel, mais les dirigeants ont déjà commencé à travailler », a précisé la même source. Cette dernière évoquera des gestionnaires expérimentés tels que Salah Mekmouche pour l'exploration, Larbi Bey Slimane pour le transport par canalisations ainsi que Farid Ghazali pour la stratégie et Ahmed Mazighi pour la commercialisation, qualifiés d'« étoiles montantes » au sein de la compagnie nationale des Hydrocarbures. Si les emplois à Sonatrach sont nombreux et recherchés, le groupe ne peut pourtant pas concurrencer les autres compagnies pétrolières, à l'échelle mondiale où les salaires sont beaucoup plus importants. «Nous avons perdu des milliers de personnes expérimentées et talentueuses, principalement parce que nous ne pouvons pas leur offrir les salaires actuels dans le Golfe et dans d'autres pays», avait déclaré Ould Kaddour.

Pour exemple, les salaires mensuels, dans les pays du Golfe, se situent entre 5.000 et 15.000 dollars, tandis que le salaire du P-dg de Sonatrach ne dépasse pas 10.000 dollars. L'Algérie, qui détient la troisième plus grande réserve de schiste au monde, vise à accroître ses recettes d'exportation d'énergie. A ce propos, et lors de la présentation de la stratégie de Sonatrach, à l'horizon 2030, (SH2030), le P-dg du Groupe a souligné que «la révision de la loi sur les hydrocarbures est plus qu'une nécessité», expliquant qu' « une nouvelle loi qui protégera nos intérêts, ceux du groupe et du pays, s'impose comme un impératif ». Il a indiqué que « la nouvelle stratégie permettra à Sonatrach de consolider sa place parmi les cinq grandes compagnies pétrolières mondiales ». Ould Kaddour indiquera, par ailleurs, que ce développement s'appuie, principalement, sur «la capitalisation de ses potentialités humaines et le capital expérience acquis, mais qui, pour se faire, nécessite une réforme sérieuse des ressources humaines du groupe». A ce propos, il a indiqué que «fondamentalement, l'année 2019 sera, pour le groupe, celle de la mise en oeuvre du processus de réformes des ressources humaines, avec l'adoption d'une stratégie plus importante et plus élaborée pour mieux gérer les intérêts du groupe ». Sonatrach procédera au lancement d'un programme de formation « 200 Top jeunes », a indiqué, dans ce contexte, Ould Kaddour, précisant que « c'est un programme limité dans le temps, à six mois, et qui est destiné à former des jeunes aux cultures managériales. Car, pour être maintenue, la rentabilité doit être accompagnée d'une nécessaire formation ». « L'objectif de l'entreprise nationale est de produire 20 milliards de m³ de gaz de schiste d'ici 2030 et atteindre un plateau de 70 milliards à l'horizon 2040 », est-il annoncé également. Mais une telle exploration nécessite des compétences spécialisées, alors que 10.000 ingénieurs, foreurs, spécialistes des réservoirs et autres sont partis, depuis 2010, avait déclaré un responsable de la Sonatrach. Ils ont été encouragés par les généreuses primes offertes aux fonctionnaires qui démissionnent pour alléger le budget de la compagnie. Par ailleurs, et répondant à un besoin de rajeunissement de son personnel, Sonatrach a lancé une opération pour pourvoir 446 nouveaux postes, au sein de ses structures d'Arzew et Bethioua, dans la wilaya d'Oran.

Cette opération concerne les ingénieurs, les détenteurs de diplômes de Master, en ingéniorat électricité pour 29 postes de travail, électronique pour 15 postes, mécanique pour 41 postes, minéralogie pour 15 postes, chimie pour 28 postes, et en économie pour 17 postes. Dans le même sillage, 40 postes de travail ont été réservés aux techniciens en informatique, 70 pour les ingénieurs en sécurité industrielle, 151 pour les techniciens en électronique et 141 postes de travail dans le nettoyage.