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![]() ![]() ![]() ![]() Le
leader du MSP Abderrezak Mokri
a lancé hier lundi une violente charge contre le gouvernement, au lendemain de
sa rencontre avec le chef du RND, Ahmed Ouyahia,
également Premier ministre. Dans une réponse aux déclarations
d'Ahmed Ouyahia relatives aux récents événements à
Djelfa, où la population locale avait protesté contre l'absence de membres du
gouvernement aux obsèques d'Ahmed Bencherif, Mokri a
écrit sur sa page Facebook que ?'la marche des habitants de Djelfa a été
pacifique et civilisée au cours de laquelle les participants ont exprimé l'état
de marginalisation et le faible développement de la wilaya, l'absence d'équité
dans le traitement des problèmes des gens dans plusieurs aspects, et même face
aux symboles historiques d'une wilaya à une autre.'' ?'Est-ce que les
responsables entendent ces appels qui se répètent d'une région à une autre'',
s'interroge t-il. Dimanche et au sortir de sa
rencontre de deux heures avec Mokri, le chef du RND
avait notamment souligné, s'agissant des événements de la semaine dernière à
Djelfa qu'''une délégation est venue présenter ses condoléances. Dans nos
traditions islamiques et algériennes, si quelqu'un vient de présenter des
condoléances, même s'il est ton ennemi, tu dois le recevoir. Je ne parle pas de
la population de Djelfa ou de la famille du colonel Bechérif,
mais d'un groupe de jeunes.'' Ces aspects de la gestion des crises sociales par
le gouvernement sont lourds de sous-entendus pour le leader du MSP, qui estime
que ?'malheureusement, le pouvoir algérien comme tous les régimes totalitaires,
ignore les revendications relatives au respect de la dignité humaine, au
développement, l'équité et la justice, la réforme et le changement.'' ?'(Ce régime) tente de gagner du temps, pensant qu'il ne
peut être vaincu ni aujourd'hui, ni demain'', écrit encore Mokri,
selon lequel ?'les choses peuvent dévier de leur cours et le résultat serait
catastrophique si la sagesse n'avait pas prévalu''. Pour lui, la situation
actuelle ?'est le résultat de la tyrannie et à chaque fois, le résultat est le
même'', estimant que ?'le devoir envers ces mentalités destructrices de pays et
de nations, ces politiques erronées, est de les combattre avec tous les moyens
pacifiques, quels que soient les sacrifices, et le soutien à leurs auteurs par
des initiatives pratiques pour les sortir de leur état déplorable.'' Des
habitants de la ville de Djelfa avaient organisé dimanche une marche de
protestation qui a vu la participation de milliers de personnes, notamment pour
dénoncer l'absence de membres du gouvernement, accusé d'avoir «»boycotté'' les
obsèques du colonel Ahmed Bencherif, mardi 24 juillet. Jeudi dernier, le
ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui, s'était
rendu à Djelfa en compagnie de plusieurs ministres pour se recueillir sur la
tombe d'Ahmed Bencherif. La présence à Djelfa et au cimetière de la ville de la
délégation gouvernementale avait été perturbée par des manifestants, et
dénoncée comme étant un ?'affront'' et une ?'hogra'',
dans un communiqué des ?'notables et libres'' de la wilaya. Les auteurs de ce
communiqué reprochent au ?'pouvoir central'' de ?'rester éloigné de la
concrétisation du principe d'égalité et de justice dans le développement sur
tous les plans, sociaux, économiques, politiques et culturels''. Une faille
exploitée par le chef du MSP, qui a été débouté le même jour de dimanche par le
N°1 du RND quant à sa proposition d'un consensus national pour une transition
démocratique et l'alternance au pouvoir. Dans sa conférence de presse à l'issue
de son entretien avec Abderrezak Mokri,
Ouyahia avait évidemment dénoncé les différentes manifestations
de protestation enregistrées à travers certaines villes du sud du pays, les
assimilant à ?'l'anarchie''. ?'Oui, il y a des insuffisances sans doute, mais
la prise en charge des insuffisances ne peut pas se faire avec l'anarchie et
nous disons non à l'anarchie aujourd'hui et demain'', a-t-il
dit, après avoir souligné que ?'nous avons des problèmes de chômage de In Guezam à Hussein-Dey, mais je ne pense pas que le chômage
soit un motif valable pour empêcher les habitants de Ouargla d'organiser un gala
artistique''. Un concert musical avait été annulé après des manifestations de
protestation de jeunes, qui revendiquaient un emploi. ?'A Béchar, poursuit Ouyahia, le problème c'est la publication de la liste de
bénéficiaires de logements. Mais, il y a des moyens d'expression et de recours,
ce n'est pas par la rue ou la casse. L'anarchie ne peut être une clé pour
résoudre des problèmes économiques et sociaux ou des questions sensibles'',
avait-il déclaré, sous la casquette de chef du RND.
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