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Migrants subsahariens: L'Algérie rejette une «campagne malveillante»

par R. N.

L'Algérie a rejeté avec «force les accusations à tort» de certaines ONG de faillir à ses obligations internationales en matière de solidarité, d'accueil et d'hospitalité envers les migrants subsahariens, a indiqué jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «L'Algérie fait l'objet, depuis plusieurs semaines, d'une campagne malveillante orchestrée par certaines organisations non gouvernementales qui l'accusent à tort de faillir à ses obligations internationales en matière de solidarité, d'accueil et d'hospitalité à l'endroit de migrants subsahariens», souligne le communiqué. Pour le MAE, ces accusations visent «à porter atteinte à son image et à ses rapports avec ses voisins du Sud auxquels elle est liée par des relations fortes fondées sur la fraternité, le respect mutuel, la solidarité et la communauté de destin».

Il est rappelé que «l'Algérie s'est scrupuleusement et en toutes circonstances, acquittée de ses obligations internationales». «Terre d'accueil et d'hospitalité pour tous ceux qui sont ou se sentent persécutés dans leurs pays respectifs, l'Algérie est et restera fidèle aux traditions séculaires d'hospitalité et de générosité chères au peuple algérien qui a, lui-même, connu, du temps de la colonisation, la dépossession, la déculturation et l'exil», ajoute le MAE dans son communiqué.

La même source explique que, face au phénomène de la migration illégale qui a pris ces dernières années une ampleur inégalée, «l'Algérie a été, à l'instar de tous les pays du monde confrontés à ce phénomène à caractère universel, conduite à prendre, dans le cadre de la loi et en conformité avec ses obligations internationales, des dispositions en vue d'assurer la sécurité et le bien-être tout à la fois des citoyens algériens et des ressortissants étrangers se trouvant sur le territoire algérien», ajoute la même source.

Le ministère des Affaires étrangères a fait observer que «des mesures de reconduite à la frontière d'un certain nombre de migrants illégaux ont ainsi été décidées et mises en œuvre en veillant au strict respect de la dignité et des droits humains des personnes concernées et en étroite concertation avec les Etats dont ils sont ressortissants».

Une délégation d'officiels maliens à Tamanrasset

Pour le MAE, «c'est en traitant avec diligence les causes qui sont à l'origine de l'exil de centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, et en luttant avec détermination contre les réseaux de passeurs qui exploitent la détresse humaine de ces migrants et s'adonnent à la traite des personnes, que le phénomène de la migration irrégulière pourra être efficacement jugulé», soulignant à cet égard qu'»il est attendu des ONG d'accompagner et de s'inscrire résolument dans cette démarche».

Par ailleurs, une délégation d'officiels maliens est arrivée mercredi soir à Tamanrasset pour s'enquérir de la situation de leurs ressortissants et de leurs conditions de vie. Elle a effectué une visite de courtoisie au wali de Tamanrasset, Djillali Doumi. La communauté malienne vit depuis longtemps en harmonie avec la population de Tamanrasset, a affirmé M. Traoré (Malien), illustrant son propos à travers le tournoi de football de proximité qui a engagé, dans la soirée de mercredi au quartier Tahaggart, son équipe et une autre burkinabaise aux côtés de 22 autres représentant les quartiers de Tamanrasset. Selon M. Traoré, la communauté malienne exerce «librement» diverses activités aux côtés de la population locale, dans le «respect mutuel».

Pour sa part, Moulay Cheikh, président du comité de wilaya de Tamanrasset du Croissant-Rouge algérien, a affirmé que les restaurants «Errahma» ouverts à l'occasion du mois de Ramadhan servent en moyenne 2.300 repas d'Iftar, dont quelque 1.300 à des ressortissants africains, dont les Maliens en constituent une grande partie.