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Ils
sont venus de Tlemcen, Tizi Ouzou, Djelfa, Oran, Alger, Constantine, Skikda,
Biskra, Jijel ou encore de Tindouf. Ce sont ces artisans prenant part à une
exposition-vente de l'artisanat. Multiples produits du terroir sont, durant une
quinzaine de jours, mis à la disposition du visiteur tébessi,
bien curieux de découvrir le savoir-faire d'une Algérie multiple, dans ses
traditions et sa culture. Des stands érigés au beau milieu de la place de la
Victoire (ex-Carnot), de quoi donner l'envie d'approcher les produits. Les
passants ne sont pas indifférents devant les couleurs d'un habit traditionnel
kabyle, des dérivés des dattes, spécialité biskrie,
de la maroquinerie de Tindouf et la dinanderie légendaire de Constantine, des
plantes et herbes médicinales exerçant une fascination magique. Et puis, ce
fabriquant de flûte artisanale venu de Cheria, là où
la «gasba» est reine. Toutes ces mains d'or de la
broderie, de la pâtisserie maison sortent le temps d'une quinzaine et se font
oublier l'année. Le revers de la médaille est plutôt ingratitude envers ces
artistes du fer, bois, verre et produits lainiers.
La concurrence de l'importation fait le reste, un produit industriel souvent de mauvais goût, déloyal, faisant l'ombre aux artisans locaux, trouvant toutes les peines à placer leurs produits. Une quinzaine commerciale dite de promotion suffira-t-elle à combler le vide, à faire sortir les nombreux artisans de l'anonymat ? Sous d'autres cieux, l'artisanat est élevé à un rang supérieur et considéré comme une locomotive incontournable de tout projet de développement du secteur du tourisme. L'artisanat valorisé peut drainer des dividendes, c'est ce que d'autres ont bien compris. D'autant que la manifestation a coïncidé avec la tenue d'un colloque international, mettant en avant la nécessité de promouvoir le produit touristique local et l'artisanat traditionnel en premier, si on veut que l'investissement dans le secteur aboutisse. |
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