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La viande bovine française fait sa promo à Alger

par M. Aziza

  Une délégation d'opérateurs français, en déplacement à Alger, a fait état hier lors d'une conférence de presse tenue à Riad El Fath, du lancement du programme de promotion en faveur de la viande bovine européenne sur le marché algérien qui s'étale sur trois ans, et ce, en dépit des nouvelles restrictions à l'importation décidées par l'Algérie.

Marc Feunteun, directeur commercial de France Viande Export a tenu à rassurer que la viande bovine fraiche exportée de la France vers l'Algérie est «100 % Hallal» et qu'elle est certifiée dès l'abattage jusqu'à son transfert vers l'Algérie par la Mosquée de Paris. En rappelant que l'Algérie avait déjà signé un accord avec les autorités françaises et la Mosquée de Paris pour encadrer l'abattage des bovins destinés à l'Algérie. Autrement dit, la Mosquée de Paris contrôle sous sa responsabilité la viande destinée à l'exportation vers l'Algérie. Le conférencier explique dans les détails que l'abattage se fait par un personnel « musulman », selon le rite musulman et sous les yeux des inspecteurs dépêchés de ladite mosquée qui fait à son tour des audits et des inspections, lors de chaque vente programmée et destinée à l'Algérie. Les opérateurs français de viande bovine ont tenu, avant-hier, un séminaire technique de la filière, destiné particulièrement aux importateurs et grossistes de viande, aux bouchers traditionnels, ainsi qu'aux professionnels de la restauration.

C'est-à-dire des rendez-vous « B to B » entre producteurs et agents locaux. Inversant ainsi la donne. « On a préféré des rencontres interprofessionnelles pour conclure des projets communs qui par la suite seront présentés aux politiciens des deux pays », dira M.Feunteun. Et ce, au lieu dit-il de s'engager dans des projets politiques qui n'aboutissent pas forcément. Il faisait référence dans ce sens au programme conclu en 2014 avec les autorités algériennes et françaises pour la création d'une société mixte entre le SGP Proda et Interbev qui n'a jamais eu lieu.

En matière de prix, Emmanuel Bernard, président d'Interbev en France, parle d'une légère hausse de prix sur le marché mondial, suite au scandale qui a eu lieu au Brésil. En raison également des crises géopolitiques. Et aussi, la décision relative à l'arrêt de l'importation de viande congelée en Algérie. Et de signaler qu'évidemment, les prix seront affectés par le taux de change en ce qui concerne l'Algérie. Le conférencier a indiqué que l'Europe exporte vers l'Algérie 11 000 tonnes de viande fraîche dont 2 000 à 3 000 tonnes de France. Et de préciser que la France veut augmenter de 30% l'exportation de viande rouge fraîche bovine vers l'Algérie.

Pour Bernard, ce ne sont pas les licences d'importation qui posent problèmes, mais plutôt « le problème financier ou la domiciliation bancaire imposée à l'acheteur qui dépose 125 % sur le prix de la commande sur le compte de la Banque d'Algérie qu'il envoie à une banque française, donc il y a un peu de démarches administratives assez complexes ». Mais, dit-il, « on fait avec », affirmant que les contraintes se posent partout avec tous les pays et que les opérateurs français essayent de les dépasser.

Il a été indiqué que le taux d'autosuffisance est de 55% en Algérie avec 2 millions de têtes bovines et 25 millions d'ovins. Pour rappel, le ministère de l'Agriculture avait affirmé en 2016 que l'Algérie est un gros importateur de viandes rouges, notamment bovines, avec près de 48.000 tonnes/an. En évoquant les objectifs visant l'amélioration des performances locales de la filière en vue d'arriver à zéro importation d'ici 2019.