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Gisements d'hydrocarbures offshore: Les compagnies étrangères réticentes

par Houari Barti

  Le potentiel de l'Algérie en hydrocarbures en offshore (en mer) est qualifié de « très important », ont indiqué hier plusieurs experts à l'occasion de la Conférence NAPEC (North Africa Petrolium Exhibition) qui se tient au Centre des Convention Mohammed Benahmed à Oran jusqu'au 28 du mois en cours. Un potentiel qui suscite toutefois dans le contexte actuel une certaine réticence de la part des compagnies étrangères à investir dans l'exploration en raison principalement de la crise actuelle du prix du pétrole. Lors d'une table ronde consacrée à « l'évaluation des bassins pétroliers et gaziers en Afrique du Nord », Lounes Adour, directeur des études prospectives à Al-Naft, a indiqué dans une conférence intitulée « Pétrole et gaz, les opportunités ouvertes au partenariat » que le potentiel offshore de l'Algérie se situe à quelque 1.800 mètres de profondeurs, sur un périmètre estimée à 5.200 Km². Selon les spécialistes, l'offshore représenterait 20 % des réserves mondiales de pétrole et 30% de celles de gaz. La production correspond, quant à elle, à 30 % de la production mondiale de pétrole et 27 % de la production de gaz. Ces pourcentages sont restés stables depuis le début du 21ème siècle, malgré le fort développement des hydrocarbures non conventionnels comme les sables bitumineux ou bitumeux et les hydrocarbures de schiste. Comme pour les hydrocarbures non conventionnels, les principales contraintes sont d'ordre économique et environnemental. Ainsi et selon le conférencier, l'Algérie se présente comme une « destination de choix à des investissements importants dans le domaine minier encore inexplorés », et ce, dans le cadre « d'un partenariat ouvert » qui sera valorisé avec la révision en cours de la loi sur les hydrocarbures, a-t-il souligné. En plus de l'offshore, les hydrocarbures non conventionnels représentent un autre secteur à fort potentiel où, rappelle-t-on, l'Algérie se place à la troisième place mondiale en matière de réserves, estimées à quelque 170 milliards de barils de pétrole, ainsi qu'une importante quantité de gaz. Lounes Adour a rappelé à cet égard qu'Al-Naft a lancé des recherches, ces deux dernières années, sur le potentiel d'hydrocarbures dans les bassins des régions du sud du pays, ainsi que dans le nord du pays, dans la région de la « Hodna ». Autre domaine à forte valeur ajoutée, est celui du raffinage des produits pétroliers. A ce propos, le PDG de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour, a annoncé avant-hier l'intention de la compagnie nationale à acheter une raffinerie à l'étranger. «Nous avons lancé un projet pour voir la possibilité d'acheter une raffinerie à l'étranger», a fait savoir le responsable du groupe Sonatrach dans une déclaration à l'APS, notant que le projet est au «stade des négociations», sans fournir d'autres détails. Déjà présente en Amérique latine, notamment au Pérou et en Bolivie, en Afrique en Mauritanie et en Tunisie, ce projet vise à consolider davantage la place de Sonatrach à l'international. « Ce projet nous permettra de faire d'énormes économies dans le cadre du raffinage des produits pétroliers et de raffiner nos propres produits pétroliers et maintenir davantage notre dynamique d'investissement à l'étranger», a-t-il soutenu. L'opération s'inscrit également, poursuit-il, dans le cadre de la nouvelle stratégie du groupe Sonatrach, visant le développement et la valorisation des ressources et le recours à la transformation du pétrole et du gaz au lieu de les vendre à l'état brut. C'est dans cette perspective qu'est prévue l'achèvement de la réalisation de la raffinerie de Sidi R'zine (Alger) avant la fin de l'année en cours. M. Ould Kaddour ne manquera pas ainsi de mettre en relief l'importance de cet investissement pour consolider l'offre nationale en matière de produits raffinés et réduire la facture des importations. Dans ce même objectif, le PDG de Sonatrach a annoncé la signature du contrat de lancement du projet de réalisation de la raffinerie de Hassi Messaoud dans les deux ou trois mois à venir, notant que l'appel d'offres est en cours et que son groupe commence à recevoir les propositions techniques.

Pour le projet de la raffinerie de Tiaret, M. Ould Kaddour a indiqué que les dispositions relatives à ce projet n'ont pas été encore lancées, notant qu'un projet d'une raffinerie est un «lourd investissement», coûtant entre 2 et 5 milliards de dollars. Au sujet du cours actuel au marché pétrolier, le responsable de Sonatrach a tenu à être rassurant quant à sa stabilité, estimant que cette amélioration des cours devra booster davantage les investissements à venir de la compagnie pétrolière nationale. Sonatrach avait lancé un programme d'investissement pour 5 années avec une valeur de 50 milliards de dollars, en se basant sur un principe du cours du marché variant entre 50 et 55 dollars. Pour le déploiement du groupe à l'international, Sonatrach lance d'importantes opérations d'investissements au Niger, Mali, Tunisie, Pérou, Irak et autres pays, a-t-il fait savoir, signalant des négociations avec l'Egypte pour lui fournir du gaz de pétrole liquéfié (GPL).