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A l'origine de nouveaux cas de diabète de type 2: Les chiffres inquiétants de l'obésité chez les enfants

par J. Boukraa

  L'obésité est devenue la première maladie non infectieuse de l'histoire. C'est une véritable épidémie qui frappe aussi bien les pays industrialisés que les pays en voie de développement. L'Organisation mondiale de la Santé place actuellement sa prévention et sa prise en charge comme une priorité dans le domaine de la pathologie nutritionnelle. A Oran l'obésité a pris une telle ampleur dans les écoles qu'elle est devenue un problème de santé publique. Selon les dernières études, les chiffres sont alarmants. 9% des enfants scolarisés sont obèses et 12% sont en surpoids. Dans le cadre du plan de formation continue du ministère de la Population, une première session de formation sur l'obésité chez l'enfant et l'adulte a été organisée hier. Cette formation, qui a eu pour cadre l'Institut national de formation supérieure paramédicale (INSFP) de Hai Assalam, a été animée par des cadres du ministère et des médecins de la wilaya d'Oran. Une soixantaine de médecins généralistes de différentes unités de dépistage et de santé scolaire (UDS) et des différents établissements de santé publique sont ciblés par cette formation. «Les objectif de cette formation sont l'uniformisation et amélioration de la prise en charge des personnes obèses, actualisation et mise à jour des connaissances sur l'obésité et les facteurs de risque», a indiqué le Dr. Gougam Selma, chargée du programme de formation sur l'obésité auprès du ministère de la Santé. «Il s'agit d'une action visant le développement du personnel pour qu'ils puisse avoir le maximum de bagages pour être d'actualité par rapport à la prise en charge des obèses. Il s'agit d'une prise en charge très simple qui se fait à la base. C'est pour cela que l'élément le plus important est le médecin généraliste. L'obésité est comme une pyramide, la base c'est le médecin et ce n'est qu'au niveau 4, soit l'état pathologique, que le spécialiste intervient», a souligné le Dr Gougam. Une petite enquête ayant ciblé un petit échantillon d'enfants scolarisés a dévoilé que 9% des enfants sont obèses et 12% sont en surpoids, soit des futures obèses, a indiqué le Dr Boukhari, chef de service de la prévention et chargé de la communication auprès de la direction de la santé d'Oran. L'enquête réalisée dans trois quartiers : un quartier défavorisé, un moyen et un quartier chic (Chteibo, Saint-Eugène et Saint-Hubert) a ciblé deux écoles de chaque quartier et dévoilé que le taux d'obésité est le même partout. Les mauvaises habitudes alimentaires (le rush des élèves vers les fast-foods et les gargotes, les boissons sucrées?) combinées au manque d'exercice physique et d'activité sportive expliquent cette hausse importante du taux d'obésité.

Une campagne de dépistage et d'information à partir de la prochaine rentrée scolaire

Selon le même responsable, une campagne de dépistage sera lancée dès la prochaine rentrée. Elle touchera tous les enfants scolarisés. Cette campagne est venue à point surtout que 5 cas de diabète type 2 chez l'enfant ont été dépistés à Oran en 2017. Cette maladie se caractérise par une hyperglycémie chronique, c'est-à-dire par un taux trop élevé de glucose (sucre) dans le sang. Elle survient généralement chez les adultes en âge avancé et touche davantage les personnes obèses ou ayant un surplus de poids, contrairement au diabète type 1 qui est purement héréditaire...La campagne a aussi pour but d'éduquer les enfants dès le plus jeune âge à une nutrition saine et équilibrée. L'obésité est un facteur déclenchant ou aggravant nombre de maladies lourdes, telles que les maladies cardiaques, l'hypertension artérielle ou encore le diabète pour ne citer que celles-là. L'excès de poids et, a fortiori, l'obésité ont des conséquences graves sur la santé. Elles sont à l'origine, notamment, d'accidents cardio-vasculaires, de diabète, de troubles respiratoires, d'augmentation du taux de cholestérol dans le sang, etc. Dans un rapport, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) révèle que 15,9% des enfants et 17,5% des adultes du pays sont concernés par ce fléau. Au total, plus de 6 millions d'Algériens sont en surcharge pondérale. Une statistique élevée qui fait de l'Algérie le pays du Maghreb qui compte le plus grand nombre de personnes obèses. A titre de comparaison, la Tunisie compte 9% des enfants et 23,8% des adultes obèses tandis que le Maroc compte 14,9% d'enfants et 17,3% d'adultes, selon la FAO.