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Praticiens de la santé publique: Le dialogue avec le ministère est au point mort

par M. Mehdi

  Près de 8 mois après la nomination du Pr. Mokhtar Hazbellaoui, au poste de ministre de la Santé, les relations avec la tutelle sont au point mort, a indiqué, hier, le SG du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Dr. Lyes Merabet. Aucune des revendications du SNPSP n'a donc été prise en compte. Entre temps, «la situation du secteur ne s'améliore pas, elle s'aggrave même», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse organisée au siège du syndicat.

Les problèmes évoqués par le SG du SNPSP relèvent, aussi bien, de la gestion quotidienne du secteur de la Santé, que la non prise en charge des revendications des praticiens «qui datent de l'époque de Djamel Ould Abbès», rappelle M. Merabet.

Selon le SG du SNPSP, l'unique rencontre avec le ministre de la Santé a eu lieu le 17 juillet. «Le ministre l'a, d'ailleurs, voulue comme une prise de contact, avec la promesse de nous recevoir à la rentrée sociale. Depuis, rien, aucune rencontre n'est programmée».

Cette absence de dialogue n'est pas sans conséquences. Elle débouche sur des décisions qui mettent les professionnels de santé publique (généralistes, pharmaciens, spécialistes et chirurgiens-dentistes) devant des situations «où ils sont les seuls à assumer» alors qu'ils «n'ont pas été associés aux décisions prises». Parmi ces situations, le SG du SNPSP évoque la «décision unilatérale prise par le ministère de la Santé de prolonger la campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole», initialement prévue entre le 21 décembre 2017 et le 7 janvier 2018.

«Sans nous consulter, la tutelle décide, le 3 janvier 2018, que cette campagne de vaccination sera poursuivie jusqu'à nouvelle notification», par conséquent, explique Dr. Merabet, «les praticiens sont appelés à travailler y compris les week-ends». Selon le SG du SNPSP, la campagne de vaccination «n'a pas drainé une grand affluence». Il y a eu, dit-il, «une moyenne de 10% de couverture de la population cible».

Lors de la conférence de presse, le SG du SNPSP a évoqué plusieurs aspects de la gestion du secteur de la Santé qui méritent d'être «pris en charge, en toute urgence, par la tutelle». A ce titre, il cite la «prépondérance des contrôleurs financiers dans les décisions des structures de santé publique». «Les pharmaciens de santé publique, sont astreints comme les autres corps, à effectuer des gardes (de nuit et le week-end, ndlr), mais ils ne sont pas payés pour cette activité supplémentaire», affirme Dr. Merabet.

Explication : «les contrôleurs financiers estiment que les pharmaciens ne sont pas des médecins, et donc ils n'ont pas droit à une compensation financière pour les gardes effectuées». Mais au lieu de régler ce problème à la source, «les gestionnaires proposent aux pharmaciens de prendre des journées de récupération». «Les contrôleurs financiers imposent leur propre lecture de la loi, les gestionnaires du secteur laisse faire, et c'est aux praticiens qu'on demande de céder», affirme Dr. Merabet. Toutes ces questions, et d'autres, seront discutées lors du Conseil national extraordinaire du SNPSP qui se tiendra le 8 février, à Alger, affirme l'orateur. Si aucune décision n'a été prise quant à un éventuel mouvement de protestation, aucune piste n'est écartée, affirme-t-on. «Les bureaux locaux sont appelés à organiser des assemblées générales, en prévision du Conseil national extraordinaire, et c'est aux adhérents de décider d'un éventuel mouvement de protestation».

Une chose est sûre, le SNPSP est partie prenante de la «journée de grève nationale et du sit-in de l'intersyndicale prévus le 14 février».

Par ailleurs, le SG du SNPSP a tenu a réitérer son soutien aux revendications des médecins résidents et à exiger que l'enquête promise sur la violence policière qu'ils ont subie le 3 janvier dernier «aboutisse à des sanctions».