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Tenue de la 59ème Foire de Damas : un évènement à signification parlante

par Kharroubi Habib

La Foire internationale de Damas dont l'organisation a été interrompue pendant cinq années a ouvert jeudi 17 août les portes de sa 59ème édition. La reprise de cette manifestation économique est le signe indubitable que la Syrie émerge du chaos qu'ont visé pour elle les hordes mercenaires qui ont été lancées contre elle par les puissances s'étant fixé pour objectif son dépècement. A travers sa tenue les autorités du pays ont voulu administrer la preuve que l'Etat syrien a surmonté la situation de citadelle assiégée durant laquelle il n'a eu de préoccupation que de parer à l'effondrement qu'en attendaient ses ennemis intérieurs et extérieurs coalisés.

Bien entendu, la reprise de l'évènement de la Foire de Damas est passée sous silence des médias qui ne s'intéressent à la Syrie que pour répercuter des évènements servant à entretenir l'image d'un pays irrémédiablement enfoncé dans le chaos et sans perspective pour son relèvement. Partant de ce parti pris, ils ne font aucune publicité aux offensives lancées par l'Armée arabe syrienne dont les succès ont permis aux autorités du pays de reprendre le contrôle presque total du territoire national et d'entamer des opérations en vue de permettre aux populations de renouer avec des conditions de vie la plus normale qui puisse dans des agglomérations ravagées par les destructions d'une guerre imposée.

Aux invitations à participer à la reprise de la Foire de Damas, une trentaine de pays y ont répondu, ce qui, compte tenu des évènements qu'a vécus la Syrie, constitue un succès pour ses organisateurs qui sont parvenus ainsi à rompre l'isolement dans lequel a été leur pays.

Il n'y a pas que l'organisation de la Foire de Damas qui comporte l'indice que le conflit syrien s'achemine vers son extinction, du moins en tant que guerre civile entre Syriens. Les accords de cessez-le-feu conclus entre le pouvoir et ses opposants en armes et la trêve militaire que les deux camps observent globalement en sont d'autres qui confirment que l'option d'une solution politique négociée à leur conflit fait son chemin parmi eux. Cette perspective même des puissances qui en ont été contre pour avoir cru être en capacité d'entretenir en Syrie une guerre par procuration qui se conclurait par l'effondrement du régime de Bachar El Assad la prônent à leurs protégés locaux au constat de leur déconfiture militaire.

Certaines d'entre elles font même désormais une approche sur la Syrie qui leur fait considérer qu'elles n'ont plus rien à gagner en persistant dans le déni de la légalité du pouvoir syrien en place et leur fait émettre en sa direction des signaux de leur volonté de renouer avec lui diplomatiquement et par d'autres canaux. Cyniques comme elles sont, elles entendent ainsi se replacer en Syrie où l'hypothèque d'un conflit armé à haute intensité n'entrave plus le démarrage de la reconstruction du pays ouvrant la possibilité pour elles d'y contribuer à l'avantage de leurs économies nationales. C'est pourquoi elles n'ont pas mis leur veto à la participation des hommes d'affaires et entreprises de chez elles qui ont voulu prendre part à la Foire de Damas. Une façon pour elles d'obtenir des avis qualifiés sur le climat régnant en Syrie où tous leurs calculs se sont avérés faussés par le prisme qu'a été leur engagement aveuglément anti-régime.