Abou
Djerra Soltani est revenu
sur sa décision de démissionner du parti HMS, décision verbale prise lors de la
tenue du dernier Madjless echoura,
dont les débats ont tourné autour de l'offre de participation au prochain
gouvernement. Il est connu que Soltani est un fervent
défenseur du « oui » à la participation au gouvernement, alors que le président
du parti HMS, Abderrazak Makri,
est à l'opposé de cette tendance. Ce dernier avait promis avant les débats
qu'il démissionnerait de son poste si le « oui » l'emportait, mettant presque
au défi son détracteur, Soltani en l'occurrence, de
faire de même dans le cas contraire où le « non » à la participation au
gouvernement sortait gagnant à l'issue de la tenue du Madjless
echoura. La question a failli provoquer l'explosion
du parti, comme le reconnaît A. Soltani dans une
lettre postée sur sa page facebook. Soltani précise dans son écrit qu'il revient sur sa
décision « par respect aux sentiments et aux sollicitations de dizaines de
militants de premier rang, qui se sont déplacés dans mon domicile pour exprimer
leurs regrets sur ce qui s'est passé avant la tenue du Madjless
echoura et m'ont invité d'une manière fraternelle à
revenir sur la décision que je me suis résolu de prendre en quittant la réunion
avant le vote sur la question de la participation au gouvernement ». Il avouera
également ses « craintes sur les développements probables » dans le sillage de
sa décision de quitter le parti, « un parti avec lequel se confond sa naissance
politique », dira-t-il, non sans relever une certaine « responsabilité morale »
qui le pousse à revenir à de meilleurs sentiments. A travers des points «
impératifs » qu'il a tenu à détailler dans sa lettre, Soltani
relève « le respect de toute décision rendue par le Madjless
echoura quelles que soient les convictions des
personnes », mais il montre aussi qu'il veut garder sa « liberté d'expression »
dans les espaces ouverts, estimant dans ce sens que les avis différents,
départagés ou tranchés par les décisions des organes délibérants, sont
l'expression d'une bonne santé du parti. Ce qui laisse entrevoir que la fin du
différend entre Soltani et Makri
n'est pas pour demain, surtout lorsque le premier dit clairement que les causes
qui l'ont poussé à démissionner n'ont pas été levées. Soulignant dans ce
sillage que « la lutte pacifique est de longue haleine » et qu' « en aucun cas,
on ne devrait hypothéquer nos efforts contre une décision de circonstance,
imposée par les résultats des élections où beaucoup a été dit ».