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Haï Akid Lotfi: Le foncier de toutes les convoitises

par Houari Barti

Les dernières parcelles de terrain encore nues au niveau du quartier d'El-Akid Lotfi continuent de susciter les convoitises les plus exacerbées des lobbies de l'immobilier, alors que le quartier, déjà surpeuplé avec ses 45.000 âmes, est toujours en manque d'équipements publics et d'infrastructures d'accompagnement, tel que ne cessent de le répéter les associations de quartier. La tentative, mise en échec récemment par les habitants du quartier, de relancer un projet de promotion immobilière avec un permis de construire ayant déjà fait l'objet d'une annulation de la part des pouvoirs publics pour non-conformité au POS SU 22-1, témoigne de cette obstination et cette avidité de ces lobbies. La vigilance de la société civile est à cet égard plus que nécessaire. Les associations de quartier ne manquent pas de souligner chaque fois leur besoin «de projets d'utilité publique (mairie, marché couvert, espaces verts, infrastructures sportives) au lieu de nouveaux projets d'habitations qui ne vont qu'accentuer, davantage, les problèmes existants en matière de manque d'équipements. Interrogé sur le sujet, le président de l'association du quartier, ?El-Moussalaha', M. Yahiaoui Lahouari, s'est dit «étonné de cette frénésie sur les projets d'habitat promotionnel, alors que le quartier souffre de manque accru d'infrastructures de base». Pourtant, a-t-il enchaîné, «en tant que représentants de la société civile, nous sommes en contact permanent avec les autorités locales (wilaya et services de la commune), avec lesquelles nous tenons des réunions régulières pour, justement, échanger les visions et points de vue sur ce qu'il y a lieu de faire pour assurer un développement durable et concerté. Le manque accru en équipements publics dont souffre notre quartier et les aspirations de nos citoyens sont, donc, bien connus par les pouvoirs publics. C'est tout de même étrange d'opter, systématiquement, pour des projets de promotion immobilière, à fortiori dans un quartier où l'on compte, déjà, pas moins de 45.000 habitants. Il est grand temps que le Calpiref révise sa copie et prend en considération les véritables besoins des citoyens, en mettant fin à ce bradage des dernières parcelles de terrain», avait-il affirmé au Quotidien d'Oran. Le président d''El-Moussalaha' lance enfin un appel à l'ensemble des associations de quartier à se mobiliser pour veiller au bon usage des terrains existants, avant qu'il ne soit trop tard.