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Investissement algéro-chinois de 740 milliards: Pose de la 1re pierre du parc « Habibas Land »

par Houari Saaïdia

Moins de trois mois après la levée du voile sur le projet, le chantier du parc d'attractions, prévu sur le boulevard du Millenium, a été lancé, hier, samedi. Comme, lors de la séance de présentation, le wali a tenu à marquer de sa présence la cérémonie de pose de la 1re pierre de ce projet d'investissement public-privé, par le biais d'une société mixte algéro-chinoise, sur la base de la règle 51% - 49%, entre l'entreprise de gestion du Parc d'attractions de la wilaya d'Oran et l'entreprise étrangère de droit algérien, Eurl GAEA China Construction Limited Company.

S'étendant sur 17 ha, bien domanial, à hauteur du Jardin citadin méditerranéen 2, ce futur parc à thèmes, auquel on avait choisi le toponyme ?Habibas Land' -en référence à l'île située à vol d'oiseau de la plage de Madagh-, devra être mis sur pied dans un court délai de 18 mois. Le coût prévisionnel de ce projet, qui sera exploité en partenariat entre les deux associés, est de 7,4 milliards de DA. Il sera réalisé sur 4 étapes. Pour la 1re étape, qui comprend l'aménagement et la viabilisation du site, notamment, c'est la partie chinoise, dotée de la qualité de gestionnaire par le conseil d'administration, qui se chargera du financement. Ce parc découpé en plusieurs zones thématisées contiendra, une fois achevé, 34 attractions en plein air, 10 services administratifs, 400 locaux commerciaux, 3 centres commerciaux, 1 salle de loisirs et sports, 1 hôtel plus salle de fêtes, et génèrera à terme 3.000 emplois, entre directs et indirects. Y seront implantés plusieurs équipements et jeux : ball-pool, trampoline, escalade, voyage à l'univers, vélo de rêve, montagnes russes, grenouilles au rebondissement, retournement de 360°, vol en avion, tasses en rotation, balançoire au mur d'eau, placette spectacle, fontaine musicale, manège, bateau pirate, chaises aériennes, salle de loisirs, club de sports, kartings, village clôturé d'eau, toboggan arc-en-ciel, roue géante, Hercule, grand marteau, vol sous les étoiles, fontaine musicale, parc aquatique? Dans leur présentation, les Chinois, qui ont conçu le plan de masse du parc, sous forme du drapeau national algérien, avec une certaine touche chinoise spécifique, faisant allusion au sigle de leur entreprise, ont expliqué que ce complexe de loisirs est imaginé, à la manière des parcs à thèmes modernes, une immersion dans un univers déterminé (thème) à travers l'agencement de ses attractions, ses décors, la scénarisation et l'ambiance qui s'en dégage. Tous ces facteurs se regroupent sous une appellation générique : la thématisation. Dans ces parcs on trouve généralement, plusieurs zones différentes dans lesquelles est décliné le thème principal, de différentes manières.

Un parc à thèmes au Millenium, exit les jeux gonflables

Ce grand projet, empreint de modernité, est venu s'ajouter, donc, à deux autres, quasiment de même taille de consistance et d'importance, à savoir : le projet privé algéro-turc du Centre commercial polyvalent, projeté sur 50 ha, sur le site de ?Dayat Morsli', baptisé (O'Mall : acronyme de Oran Mall), et celui du plus grand parc commercial, en Algérie, prévu au pôle urbain de Misserghine, par l'investisseur privé algérien Rachid Khanfri. Le wali avait expliqué, par ailleurs, que dans cet espace de loisirs, situé au sein du Jardin citadin méditerranéen 2, il y avait deux options : « la première : aménager une batterie de lots à mettre en concession. Ce serait plutôt faire place au négoce des jeux gonflables à coups de passe-droits. La deuxième : mettre en place un parc à thèmes digne de ce nom. Tout être humain, normalement, constitué opterait pour le second choix », avait-il commenté.

Le wali avait dans le même ordre d'idées mis l'accent sur ce qui s'apparente à une vraie volonté de rupture avec le simplisme et le rudimentaire, qui ont, toujours, été présents dans la conception des projets à caractère environnemental citadin, à travers la ville. A quelques rares exceptions près, on faisait jusqu'à un passé assez proche, dans le mode raccourci de la simple fiche technique pour meubler le paysage de la cité en termes d'espaces verts, aires de détente et de loisirs. Mais pas seulement. Du moment que seul l'Etat finançait ce segment, à coups de PCD, le plus souvent, on ne se permettait pas de voir grand. Ni beau, non plus. Et les petits (marchés de) jardins avec deux arbres, un toboggan et une balançoire, profitaient plus à leurs réalisateurs et Cie qu'à la ville et à sa population. La politique menée par l'actuel chef de l'exécutif a indéniablement sonné le glas de cette manière médiocre et non moins malicieuse, dans les actes de verdoyer, d'agrémenter et de doter, en structures de sports, loisirs et relaxation, à destination de la ville. Ce changement stratégique, car c'est le cas de le dire, a commencé par la mise en action de l'investissement public-privé et le partenariat public-privé.