Je
reviens d'un centre de la CNAS d'une wilaya du Centre, à moins de 40 km de la
capitale. Mon dossier, que j'ai déposé il y a un mois environ pour avoir une
immatriculation dans cette wilaya, n'est pas parvenu à la direction de cette
même wilaya. Entre le centre CNAS auquel je suis dorénavant affilié de par
l'adresse de mon domicile et la direction régionale de cette wilaya, il y a
moins d'un kilomètre. Eh bien non, mon dossier traine, et donc je ne peux ni
actualiser ma carte Chiffa, ni m'éviter les
sempiternelles attentes moralement douloureuses devant les guichets de la Cnas de cette wilaya. Avec l'informatisation de l'ancienne Casoral, tout le monde, y compris le ministre et les
directeurs généraux des caisses d'assurance (Cnas, Casnos...), se gargarisait du fait que ?'khlass'', les ?'machakils'' des
clients de la Caisse sont derrière nous. Et qu'on peut en un tour de main avoir
sa carte Chiffa, la charger, et s'éviter des heures
d'attente pour les remboursements. Finie la galère, quoi!
Non, ce qui se passe dans ces administrations, c'est tout, sauf le
triomphalisme des Hauts responsables, loin des réalités de tous les jours dont
les attentes de plusieurs heures, parfois pour rien, ne sont pas l'unique
désagrément. Lorsque j'avais déposé mon dossier il y a un mois, le préposé au
guichet de cette agence m'avait dit d'attendre au moins un mois, je lui avais
rétorqué pourquoi tout ce temps, puisque maintenant ?'vous êtes informatisés.''
Il m'a ri au nez, et m'a dit ?'bessah ?''. En fait,
ce qui se passe dans l'underground de l'administration algérienne est un
non-sens, une insulte au bon sens, et un élément accélérateur du développement
du sous-développement. La gangrène mange l'administration algérienne.
Dans
cette même wilaya que je ne nommerais pas, pour avoir un livret foncier, avec
tous les documents approuvés et déposés, il faut... deux mois. Le plus
sérieusement du monde, on dit à tous ceux qui déposent leurs dossiers pour ce
document, qu'il faut retourner dans deux mois, car ?'on nous donne au
compte-goutte les livrets fonciers''. Deux mois pour remplir deux feuillets
attestant de la propriété d'un bien foncier d'un citoyen ? C'est fort, n'est-ce
pas ? Devant cet état de fait, beaucoup repartent, en espérant que cette
administration ?'soit détruite par un séisme'', comme cela, plus besoin d'avoir
les documents réglementant, comme il est de notoriété dans les sociétés
civilisées, la vie et les biens des Algériens, et qu'on retourne une fois pour
toutes dans la Djahilya. Puisque ceux qui sont payés
pour que ?'El Idara'' vive et se développe, sont
ceux-là même qui sont en train de la saboter, de la saborder, de la détruire,
alors à quoi cela sert-il d'embaucher et de payer des centaines de milliers de
?'préposés'' à quelque chose qui ne fait que détruire leur pays ? Ainsi, le
postier se plaint des chaines devant les guichets de la Sonelgaz,
les employés de cette entreprise publique nomment par tous les noms d'oiseaux
leurs ?'collègues'' des agences de gestion de l'eau, les employés de la CNAS
dénonçant la mauvaise qualité de l'accueil des OPGI, des Domaines, et vogue la galère! Le H'rig est toujours une
solution, dangereuse, mais c'est une porte de sortie vers un autre monde,
assurément meilleur.