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Relogement de 300 autres familles des Planteurs en fin de semaine: Un comité de veille pour éviter toute nouvelle construction illicite

par D. B.

Quelque 300 autres familles du quartier des Planteurs seront relogées en fin de semaine, apprend-on de sources proches de la wilaya d'Oran. L'opération s'inscrit dans le cadre du programme spécial Les Planteurs, qui vise le relogement de quelque 2.000 familles dans sa deuxième tranche.

Lancée le 22 février, cette opération a déjà permis de reloger quelque 900 familles et nécessité la réquisition d'un nombre important de camions et d'agents. Ces familles vont bénéficier de logements dans le cadre du programme de 11.000 logements d'éradication de l'habitat précaire réservé par le président de la République aux habitants du quartier. Les services de la wilaya ont rassuré la population du quartier que les relogements se poursuivront en fonction de la disponibilité des logements et des programmes en cours de réalisation pour cette zone d'Oran.

Il s'agit d'un deuxième quota réservé aux familles de ce site après celle qui a ciblé 500 familles en octobre 2014. Ces familles qui occupaient des maisons précaires dans les sites dits Terrain Si Ali et Recasement, ont été relogées dans la commune de Hassi-Bounif. D'autre part, la démolition des habitations désaffectées se poursuit. Près de 500 habitations ont déjà été démolies. Nos interlocuteurs indiquent qu'en attendant l'exploitation des assiettes récupérées, un comité de veille composé de plusieurs services et des représentants des habitants a été mis en place pour éviter toute nouvelle construction sur le site désaffecté. Le comité veillera en outre à interdire à toute nouvelle famille de s'installer illicitement pour bénéficier d'un logement.

Juste après le relogement des familles des Planteurs dans la localité de Oued Tlélat, une opération de démolition de grande envergure a été lancée en présence du wali d'Oran et a visé le bidonville dont les familles ont été relogées. En effet, des instructions fermes ont été données par le chef de l'exécutif pour raser l'ensemble des habitations de fortune, une manière jugée efficace pour parer à d'éventuels squats. Concernant l'avenir du site, le wali a annoncé il y a quelques jours la nécessité de restructurer le quartier. «Reboiser tout le terrain récupéré, cela serait un sinistre retour à la case de départ, puisque ce faisant, nous mettrons en place, de nos propres mains, les conditions favorables à une résurgence du phénomène baraquement.

L'idée, c'est de restructurer le secteur, le ré-urbaniser spécifiquement tout en respectant ses caractéristiques, ses singularités, dont en prime sa proximité immédiate de Sidi El-Houari», a-t-il expliqué. A ce titre il s'agit de mettre en application l'étude du POS DE 2001. Réalisée par le BET Buvor, l'étude du POS qui a été approuvée en 2001 prévoit surtout de meubler les trois quarts de ce site s'étendant sur une superficie de 203 ha en habitats collectifs et équipements publics, d'aménager un terrain à boiser ainsi que quelques espaces verts et aires de détente et de loisirs, tout en sauvegardant une parcelle de 51 ha, entre patrimoine historique et site naturel.

Il est utile de rappeler que sur le plan de la ville d'Oran de 1964, établi par le Service de l'Urbanisme, le ravin de Ras El-Aïn ne figure pas comme projet mais se présente sous forme de zone sans désignation entre les groupes de quartiers Eugène-Etienne et Les Planteurs à l'ouest, et le camp militaire dénommé Saint-Philippe à l'est. A partir de 1975 apparaît l'étude du Plan Directeur d'Urbanisme d'Oran. L'examen du plan de synthèse de l'occupation du sol montre une zone de rénovation à l'ouest de la ville et dans laquelle se situe le ravin. Elle se développe sous une vaste forme oblongue et hachurée. Une ligne abstraite la divise transversalement en deux parties dont l'une est dénommée Sid El-Houari, tandis que l'autre, sans limites précises juxtapose les noms de Ras El-Aïn et Les Planteurs.