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Rassemblement des familles sinistrées devant l'APC d'Es-Sénia: Des habitants du bidonville «Douar Sbika» interpellent le wali

par D. B.

Pour la deuxième fois, en moins d'un mois, les habitants du bidonville de la gare ferroviaire d'Es-Sénia «Douar Sbika» ont organisé, hier, un rassemblement devant le siège de la commune d'Es-Sénia pour revendiquer une prise en charge de leur cas. Selon des habitants du site, la situation ne cesse de se dégrader au niveau de ce bidonville, après les dernières inondations qui ont touché la majeure partie des habitations. «Il est devenu impossible de vivre dans de telles conditions. Les grandes quantités d'eau qui ont envahi nos maisons lors des dernières précipitations ont causé d'énormes dégâts à l'intérieur et nos enfants ne supportent plus de vivre dans ces conditions», assure une des habitantes du site. Cette dernière indique qu'une autre précipitation risque d'emporter une grande partie des habitations érigées à proximité de l'oued. Après avoir attendu d'être reçues par un responsable, les familles se sont dispersées. «Aucun responsable n'a daigné nous recevoir», assure notre interlocutrice. Les familles assurent qu'après avoir frappé à toutes les portes en quête d'un relogement, elles ont lancé un énième appel au wali d'Oran pour les intégrer dans les opérations de relogement dans le cadre de l'éradication des bidonvilles. «Chaque hiver, nous sommes confrontés au problème des inondations et malgré les nombreuses requêtes adressées à qui de droit et les nombreux rassemblements de protestation, nous n'avons reçu aucun signe de la part des responsables quant à une éventuelle prise en charge de nos doléances. Cela fait plus de 20 années que nous attendons un logement décent», soulignent les familles. Ces dernières ajoutent que le recours à ce rassemblement a été dicté par les conditions désastreuses dans lesquelles vivent plus de 250 familles entassées dans ce bidonville, certaines depuis plus de trente années. «Des centaines, voire des milliers de familles ont été relogées depuis l'année dernière et des bidonvilles ont été vidés et rasés, malheureusement aucun responsable n'est venu nous rendre visite. La dernière commission est passée le 2 janvier 2012, il y a plus de quatre années. Face à cette indifférence, nous n'avions d'autres recours que d'interpeller le wali», soulignent les mêmes sources. En dépit des nombreux appels lancés en direction des responsables pour trouver une solution à leurs doléances, y compris leur recasement, les choses sont restées sans réponse. «Aujourd'hui, nous n'avons d'autre espoir qu'une intervention personnelle du wali». Pour rappel, l'ex-chef de daïra d'Es-Sénia avait révélé que 600 familles vivant dans des bidonvilles recensées en 2007 devront être relogées dans des logements décents dans le cadre du plan national de lutte contre l'habitat précaire. Selon un rapport établi par la commission de l'aménagement urbain et de l'équipement de l'Assemblée populaire de la wilaya, quelque 155 bidonvilles ont été recensés à travers les différentes communes de la wilaya. Entre 8.000 et 9.000 constructions illicites et maisons de fortune sont implantées dans ces bidonvilles. Le plus grand nombre des constructions illicites a été recensé dans les communes de Sidi Chahmi, Es-Sénia et Haï Bouâmama (ex-El-Hassi).