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Au lendemain de l'inondation du bidonville «Douar Sbika»: Rassemblement des familles sinistrées devant l'APC d'Es-Sénia

par D. B.

Au lendemain de l'inondation de leurs habitations, les habitants du bidonville de la gare ferroviaire d'Es-Sénia, «Douar Sbika», ont organisé un rassemblement devant le siège de la commune d'Es-Sénia pour revendiquer une prise en charge de leur cas. Selon des habitants du site, la situation s'est davantage dégradée durant la nuit de dimanche à lundi, où toutes les habitations ont été submergées. «La majeure partie des familles ont passé la nuit dehors, sous des bâches en plastique, car l'eau a envahi nos habitations», assure une habitante. Cette dernière indique que les eaux ne cessent de monter du fait du débordement de l'oued qui se trouve à proximité du bidonville. «Nous avons passé toute la matinée devant le siège de la commune et aucun responsable ne nous a accueillis», ajoute la même interlocutrice.

Hier, à l'intérieur du bidonville, les familles attendaient avec impatience l'arrivée des pompiers pour dégager l'eau tout en scrutant le ciel, de crainte d'autres précipitations. Elles assurent qu'après avoir frappé à toutes les portes en quête d'un relogement, les familles sinistrées ont lancé un appel pressant au wali d'Oran pour les intégrer dans les opérations de relogement dans le cadre de l'éradication des bidonvilles. «Chaque hiver, nous sommes confrontés au problème des inondations et malgré les nombreuses requêtes adressées à qui de droit et les nombreux rassemblements de protestation, nous n'avons reçu aucun signe de la part des responsables quant à une éventuelle prise en charge de nos doléances. Cela fait plus de 20 années que nous attendons un logement décent», soulignent-elles. Ces dernières signalent que le recours à ce rassemblement a été dicté par les conditions désastreuses dans lesquelles vivent plus de 250 familles entassées dans ce bidonville, certaines depuis plus de trente années. «Des centaines, voire des milliers de familles ont été relogées depuis l'année dernière et des bidonvilles ont été vidés et rasés, malheureusement aucun responsable n'est venu nous rendre visite. La dernière commission est passée le 2 janvier 2012, il y a plus de quatre années. Face à cette indifférence, nous n'avions d'autre recours que d'interpeller le wali», indiquent les mêmes sources. En dépit des nombreux appels lancés en direction des responsables pour trouver une solution à leurs doléances, y compris leur recasement, les choses sont restées sans réponse. «Aujourd'hui, nous n'avons d'autre espoir qu'une intervention personnelle du wali. Nous l'invitons à envoyer une commission pour constater les conditions dans lesquelles nous vivons», concluent les protestataires. Pour rappel, l'ex-chef de daïra d'Es-Sénia avait révélé que 600 familles vivant dans des bidonvilles recensées en 2007 devront être relogées dans des logements décents dans le cadre du plan national de lutte contre l'habitat précaire. Selon un rapport établi par la commission de l'aménagement urbain et de l'équipement de l'Assemblée populaire de la wilaya, quelque 155 bidonvilles ont été recensés à travers les différentes communes de la wilaya. Entre 8.000 et 9.000 constructions illicites et maisons de fortune sont implantées dans ces bidonvilles. Le plus grand nombre des constructions illicites a été recensé dans les communes de Sidi Chahmi, Es-Sénia et Haï Bouâmama (ex-El-Hassi).