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Paris capitale des shows diplomatiques

par Kharroubi Habib

Réduite sur la scène internationale à jouer les utilités au service de la politique étatsunienne, la France tente de camoufler la modestie de son rôle en prenant l'initiative d'organiser des réunions et rencontres diplomatiques auxquelles les Etats conviés n'y prennent part que pour s'éviter une brouille inutile avec ses gouvernants dont la puérile susceptibilité s'exaspère quand ils essuient des refus à prendre part aux shows diplomatico-médiatiques dont Paris est devenue désormais la scène coutumière.

En quelques semaines, la capitale française a abrité une kyrielle de rencontres spectacles tantôt sur la Syrie, tantôt sur la Libye et la dernière en date sur l'Irak. Elles ont toutes en commun d'avoir brassé du vent. Il n'en a résulté que des déclarations oiseuses sur ce qu'il y aurait à faire pour aider ces pays en question. Poliment, les hôtes de Paris laissent les dirigeants français et leurs diplomates pérorer et s'afficher comme parlant au nom d'un Etat dont la communauté internationale ne peut se passer des conseils «éclairés» et de la contribution aux solutions des conflits et différends dont la planète est le théâtre. Mais ménager la susceptibilité et l'amour-propre du «coq gaulois» ne signifie pas lui reconnaître un leadership international que l'état présent de la France ne lui permet nullement d'assumer. Même les plus francophiles parmi les acteurs internationaux en sont convaincus.

Il y a du pathétique dérisoire dans les postures et les déclarations martiales du duo Hollande-Ayrault à l'occasion des kermesses diplomatiques des tribunes desquelles ils s'expriment et tancent qui ne se plient pas à leurs «injonctions et exigences». Mais il y a aussi et c'en est inexcusable du calcul électoraliste dans les faits et actes diplomatiques de ce duo. En perdition irrémédiable au plan de sa politique intérieure, le président français piètrement secondé par Ayrault, le chef de sa diplomatie, cherche désespérément à faire le coup d'éclat sur la scène internationale dont le retentissement lui rendrait peut-être le respect et l'estime dont il ne bénéficie plus auprès de ses concitoyens et par là même être conforté dans l'espoir qu'en se portant candidat à sa réélection en 2017 ses «succès» diplomatiques lui vaudront viatique de la part des électeurs.

Ce coup d'éclat François Hollande court après et avec cynisme mais en vain. Ses tentatives et les initiatives auxquelles elles donnent lieu se terminent toutes en queue de poisson. Ce qui loin de rehausser son prestige et celui de la France lui vaut d'être perçu comme s'essayant lamentablement à faire la grenouille aspirant à être plus grande qu'un bœuf et à son pays d'être dans le déni de la réalité présente du monde par nostalgie de sa grandeur et de sa puissance passées. François Hollande auquel les Français ont confié par défaut la présidence du pays est incapable de conduire une politique internationale à hauteur de ce qu'il croit être la place de la France sur la scène mondiale. Ses accointances sordides avec les pétromonarchies moyenâgeuses et rétrogrades ont disqualifié le peu d'actions qu'il a engagées et auraient pu redorer quelque peu le blason français.