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Le SAP gèle sa grève et se retire de l'intersyndicale

par Abdelkrim Zerzouri



Le Syndicat algérien des Paramédicaux n'est plus concerné par la grève, ni par l'association avec d'autres syndicats, dans un cadre revendicatif. Déjà une première fissure, dans le socle de l'intersyndicale, un regroupement de plusieurs syndicats autonomes, qui ont lancé, la semaine passée, une grève de 2 jours, reconduite cette semaine, les 24 et 25 octobre, pour protester contre l'annulation de la retraite proportionnelle, ainsi que d'autres revendications liées au pouvoir d'achat et l'exclusion des syndicats autonomes du débat autour de dossiers qui engage l'avenir des travailleurs.

Le Syndicat algérien des Paramédicaux (SAP), qui a participé, à la grève des 17 et 18 octobre, fait désormais bande à part. Le SAP a ainsi « gelé son mouvement de grève », prévu les 24 et 25 octobre, tout en annonçant « son retrait pur et simple de l'intersyndicale », nous ont appris des membres du Conseil national du SAP. Tout a basculé lors d'une rencontre initiée par le ministre de la Santé avec les responsables du SAP, lors de la dernière grève du 17 et 18 octobre. Le ministre de la Santé convaincra les syndicalistes de geler leur grève, en leur promettant qu'ils feront partie de la Commission chargée de définir les métiers pénibles. « On n'a pas pu geler la grève immédiatement, le 18 octobre, car la décision revenait au Conseil national, et lors de sa réunion, le samedi 22 octobre, décision fut prise de geler le débrayage », nous ont signalé nos sources. Non seulement ça, mais le ministre a été formel en leur assurant que les métiers du corps paramédical, comme cela se fait sur le plan international, figureront parmi les métiers pénibles qui seront définis par décret exécutif après l'approbation de l'annulation de la retraite anticipée, par l'APN. Cet accord sera suivi d'une déclaration publique du ministre de la Santé qui a la même teneur, comme convenu avec les syndicalistes du SAP, qui ont émis le souhait de voir le ministre se prononcer, publiquement, sur cette question. C'était pour renforcer la position du SAP dans sa décision de geler son mouvement de grève, dès lors que les paramédicaux ne sont plus concernés par cette annulation de la retraite anticipée (l'inscriptions des métiers des paramédicaux sur la liste des emplois pénibles, leur garantira un départ à la retraite dès l'âge de 55 ans). Promesse leur a été également, faite par le ministre de la Santé que le SAP fera partie de la commission qui se penchera sur l'élaboration du projet de loi du travail. Sur un autre plan, le SAP reproche à l'intersyndicale sa décision de mêler les partis politiques à leur mouvement de protestation, sans les consulter, préalablement, sur ce sujet.

Des membres de l'intersyndicale se sont rapprochés des députés, pour les sensibiliser, à propos de ce dossier, relatif à l'annulation de la retraite anticipée, lequel dossier finira bien par atterrir sur leur table au bout de son cheminement, pour approbation.

« Cette initiative n'a pas été du goût des responsables du SAP, qui ont dénoncé une ingérence de la politique dans des affaires syndicales, en sus du fait qu'ils n'aient pas été avisés de cette démarche, au sein de l'intersyndicale », confient des membres du Conseil national du SAP. Pourtant, estiment des syndicalistes et des observateurs, cela fait partie des moyens de pression presque naturels que de mobiliser des députés à la cause syndicale ! Ce sont bien les députés qui vont légiférer au bout du processus, et si leurs voix s'opposent au dit projet c'est une grande victoire des syndicalistes. En tout cas, nos sources, au sein du SAP, préviennent que les syndicalistes restent mobilisés pour renouer avec la protesta, dans le cas où ces promesses seraient vides de contenu.