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En attendant les résultats de l'enquête sur le déraillement du tram: Les commerçants victimes de l'accident dans l'expectative

par Houari Barti

La Setram a tenu, hier, une réunion avec les commerçants de la rue ?Emir Abdelkader' dont les magasins avaient subi, début août dernier, de sérieux dommages matériels après le déraillement d'une rame. Selon un des commerçants ayant pris part à cette réunion, « la Setram nous a mis en contact avec un expert de la compagnie d'assurances avec laquelle elle est sous contrat, pour discuter, éventuellement, des procédures de dédommagement. Mais à notre surprise, cet expert, nous a clairement signifié, «qu'il ne pouvait se déplacer sur les lieux du sinistre pour procéder au constat et à l'évaluation des dégâts sans qu'il ne soit mandaté par sa hiérarchie». Ce qui laisse planer le doute, estime notre interlocuteur, sur «la volonté même de la compagnie d'assurance, en question à assumer la prise en charge financière des dégâts».

Pourtant, a ajouté ledit commerçant, les faits sont têtus, et en tant que victimes de cet accident, nous comptons, bel et bien, défendre nos droits. Et d'ajouter : la SETRAM avait, au lendemain de l'accident de déraillement, proposé de prendre en charge elle-même les travaux de remise en état des façades de magasins et nous avait même présenté un entrepreneur pour la réalisation de ces travaux. Mais, depuis, aucune suite n'a été donnée à cette proposition. On se demande, dès lors, pourquoi ce changement d'attitude. Pourquoi cette volte-face ?

Pour rappel, dans la nuit du 1er août dernier, le tramway d'Oran a enregistré un accident matériel grave. Il s'agissait, selon la SETRAM d'un accident survenu hors exploitation commerciale, lors d'une manœuvre réalisée par les équipes de CITAL, une joint-venture entre l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), Ferrovial et Alstom, en charge de la maintenance des tramways de la ligne 1 du tram d'Oran. Lors de cet accident, une rame, sans voyageurs, se trouvant au niveau de carrefour FRIH Mohamed, entre les stations 1er Boulevard et Gare SNTF, a dérivé et déraillé. Lors d'une opération de remorquage d'une rame immobilisée suite à une avarie du matériel roulant, et pour des raisons non encore connues, la rame a dérivé et a ensuite déraillé causant ainsi des dégâts matériels importants mais fort heureusement, il n'y a aucun blessé à déplorer. Parmi ces dégâts, il y a lieu de noter les dommages causés aux magasins de la rue Emir Abdelkader, 4 au total, mais aussi, la rame elle-même, dont la valeur avoisinerait les 30 milliards de centimes. Immédiatement après l'accident, des équipes de la SETRAM, ceux de la Sûreté de wilaya, de la Protection civile ainsi que toutes les autorités locales se sont mobilisés pour coordonner les opérations de sécurisation des lieux et pour rassurer les usagers et la population. Une commission d'enquête ferroviaire a été constituée pour déterminer les circonstances exactes de cet accident ainsi que toutes les responsabilités. Une enquête dont les résultats n'ont toujours pas été communiqués.