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Plus de casques dans les stades !

par Abdelkrim Zerzouri

Décision non étudiée, affrontements et échauffourées, risques de graves dérapages, les mots alarmants ne suffisent pas pour décrire la situation dans les stades après le retrait de la police. Immédiatement, des comités de supporters et des présidents de club lancent des SOS à la DGSN pour continuer à assurer la sécurité dans les stades. Les médias suivent la tendance et se mettent à répercuter ces sonnettes d'alarme : sans la police dans les stades, c'est le chaos qui guette les différents championnats. Des exemples concrets sont même donnés lors de ce début de championnat, pas très réconfortants quant à la poursuite des joutes footballistiques transformées en arènes de combats. Des supporters qui envahissent les terrains, des agressions, des vols, des affrontements au sein des spectateurs, pas forcément de galeries différentes, les nouvelles qui arrivent des stades sont réellement très inquiétantes. Mais que faire ? Mettre tout sur le dos de la police qui s'est retirée «brutalement» des stades, sans crier gare et sans donner le temps aux clubs de se préparer à cette éventualité, comme on le laisse entendre par-ci et par-là ? Pourtant, il faut en convenir que le mal ne vient pas de ce retrait de la police des stades. Il est plus profond. Et le recours à un traitement de choc pour remédier à la situation s'avère plus qu'indispensable. Soit, le retrait de la police des stades, comme n'a cessé de le vulgariser la DGSN durant ces deux dernières années. Oui, la DGSN n'a pas lésiné sur les moyens pour organiser des rencontres régionales à travers le pays, en présence des présidents de club et de comités de supporters, pour débattre de cette décision qui concerne le retrait de la police des stades. La DGSN a largement sensibilisé les premiers concernés, les présidents de club et les comités de supporters, sur cette question. Faut-il en apporter le témoignage, ici, la DGSN a proposé aux présidents de club de prendre en charge, gratuitement, la formation des stadiers qui lui seront présentés par les clubs. Que faut-il en plus ? La police a d'autres missions de sécurité qu'elle doit assurer, hors des stades, répétaient les officiers-conférenciers lors des rencontres régionales organisées par la DGSN devant un parterre de présidents de club et de comités de supporters. La défaillance est bien celle des clubs et des comités de supporters. Faut-il en témoigner, encore, certains présidents de clubs et de comités de supporters n'ont pas manqué, lors de ces rencontres régionales, d'étaler leurs appréhensions face à cette décision de retrait de la police des stades, et n'ont pas manqué de faire objection publiquement quant au recours à cette éventualité, estimant qu'il est impossible de gérer la foule sans l'aide de la police. Aveu d'impuissance clair, net et précis. Personne ne semble avoir la moindre influence sur ses troupes.

Il faut mettre la main à la poche, recruter des professionnels, quitte à engager des contrats avec des sociétés spécialisées. Car, il ne faut plus compter sur la police pour maintenir l'ordre à l'intérieur des stades. C'est une référence internationale. Enfin, notons que des policiers en civil sont toujours déployés dans les stades. Ils n'interviennent que dans des circonstances précises, mais ils sont là, pour superviser et suivre le déroulement des rencontres sans la présence policière. Il ne fallait pas imaginer autre chose, l'apprentissage sera long, mais l'ordre finira bien par régner dans les stades, si les supporters veulent éviter les huis clos et s'ils tiennent vraiment à ce que le championnat se poursuive jusqu'à sa fin.