Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Réfection

par El-Guellil

Bien sûr que vous pensez que ce type a la partie belle derrière son écran, bien à l'abri sous un pseudo : il s'amuse à écrire sur tout et n'importe quoi. Il passe son temps à régler ses comptes et tirer sur tout ce qui bouge !

Ce n'est pas tout à fait faux. Ces écrits s'adressent sciemment à tous les empêcheurs d'être soi-même, les chantres de la morale rigide, les toujours bien-pensants et parlants, tous ceux qui ont oublié que le second degré, le cynisme, le grinçant, l'humour noir, la provocation par exemple, sont autant de leviers qui permettent de prendre de la distance par rapport au quotidien. Sans emm? personne avec des jugements moralisateurs, des critiques qui ne font pas avancer. Ecrire par amour des mots et des idées. Par nécessité également, pour ne pas sombrer dans un marasme débile. Ecrire pour dire. Ecrire pour rire et non pour me moquer sournoisement.

Sauf qu'il y a quelque chose qui cloche actuellement fi douarna. On ne peut plus parler, avec drôlerie ou cynisme, de politique sans avoir l'air de prendre parti. On ne peut pas parler avec provocation de la femme sans avoir l'air antiféministe ou misogyne, d'éducation sans paraître rétrograde, ou parler d'argent sans avoir l'air d'un vilain petit capitaliste. Ou le contraire. Pas question d'aborder avec humour et grincement de dents des accidents de la route?

On te reproche un écrit alors que le plus grave est de voir que certains discours hypocrites, diffusés à doses chargées, incitant à oublier son amertume et sa déprime à coup de langue de bois, à défendre des idées paradoxales? font de plus en plus de victimes.