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Obligation de réserve pour les militaires en retraite: L'appel de Nezzar ignoré par les députés

par M. Aziza

L'appel du général Khaled Nezzar, exhortant les députés à ne pas voter sur l'obligation de réserve des militaires, n'a pas eu d'écho. Les deux projets de loi amendant les lois relatives aux statuts des officiers et personnels militaires ont été adoptés à la majorité par les parlementaires, à l'exception de l'abstention du PT et le boycott du FFS.

Les députés du Parti des Travailleurs (PT) ont introduit un amendement qui consiste à imposer l'obligation de réserve aux militaires en retraite exclusivement quand il s'agit des secrets de la défense ou des secrets d'Etat. Pour le PT, l'obligation de réserve imposée aux militaires en toute circonstance, « est une atteinte au principe de la liberté d'expression ». Et de préciser que cette loi est en contradiction avec la loi électorale qui donne le droit aux personnels militaires en retraite, après un an, de se porter candidats aux élections. Les députés du parti des travailleurs ont estimé que cette obligation de réserve générale est à même de porter atteinte au principe d'égalité entre les citoyens, en privant les militaires en retraite de participer à des débats politiques ou économiques.

Par ailleurs, le projet de loi sur la promotion de l'investissement, qui a été vivement critiqué par les parlementaires, a eu hier, le quitus de la majorité. Il a été adopté à la majorité par les députés à l'exception du PT et du FFS qui ont voté contre. Les députés du Parti des Travailleurs ont critiqué certaines dispositions du nouveau code, à travers la lecture d'une série d'amendements, qui ont été rejetés en totalité par la commission chargée du projet au sein de l'APN. Le PT a critiqué le renvoi de la règle 51/49 à la loi de finances. Et de considérer ce transfert comme une manière de renoncer discrètement à cette règle, dans la prochaine loi de finances. Le député Rmadane Taazibt a affirmé que certains ont même souhaité ouvertement, lors de l'étude du projet de loi en commission, la suppression de cette règle dans la loi de finances 2017. Les députés du PT ont critiqué le contenu du code d'investissement tout en le qualifiant d' «anticonstitutionnel du fait qu'il donne des avantages à une minorité, dont des faux investisseurs, et aux étrangers, au détriment des intérêts du pays». Selon les députés du PT, ce nouveau code est au service des «pilleurs qui visent le siphonage des deniers publics». Ramdane Taazibit prévient en citant la sortie du Royaume-Uni de l'UE, que l'Algérie doit tirer des leçons de ce retrait justifié. Il a recommandé un débat général sur l'accord d'association avec l'UE. Un accord, dit-il, qui a fait perdre à l'Algérie 11 milliards d'euros en 10 ans. Et d'affirmer qu'il faut revoir de fond en comble les cadeaux fiscaux offerts aux multinationaux sans contrepartie. Des avantages fiscaux qui ne font qu'augmenter le déficit du Trésor.

Le ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslam Bouchouareb a exprimé sa satisfaction quant à l'adoption du projet de loi sur la promotion des investissements, en précisant que les textes de loi seront fin prêts avant la fin de l'année en cours.

A noter que les projets de loi portant organisation de la profession de commissaire-priseur et celui du règlement budgétaire, ont été adoptés à la majorité par les députés.