Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Conflit entre un promoteur et l'entreprise réalisatrice à Canastel : 41 acquéreurs de logements promotionnels pris en «otages»

par K. Assia

Les 41 acquéreurs des logements promotionnels situés sur la frange maritime de Canastel et réalisés par la promotion immobilière Sarl Réal 2000, ne savent plus à quel saint se vouer. Ils se sont acquittés de la totalité du prix du logement, y compris deux ans d'avance de charges sans prendre possession de leurs appartements ni des clés. Un constat qui a contraint le collectif à tirer la sonnette d'alarme sur ce qu'ils qualifient de situation inquiétante puisque les PV de remise de clés ont été signés et remis aux concernés, jeudi dernier, mais malheureusement, ils n'ont toujours pas pris possession de leurs appartements. Consternés et stupéfaits, les bénéficiaires de ce programme promotionnel ne cessent de s'interroger sur cette tournure des faits, puisqu'ils ont été convoqués par le promoteur pour recevoir leurs clés après s'être acquittés des charges, selon les représentants des acquéreurs qui se sont déplacés au siège de notre rédaction. Grande fut leur déception lorsqu'ils apprirent qu'ils ne peuvent prendre possession de leurs appartements sous prétexte que les clés sont toujours chez l'entreprise espagnole ECISA-Algérie chargée de réaliser ce programme. «Pour justifier cette non remise des clés, le promoteur nous précise qu'un conflit l'oppose à l'entreprise espagnole, ce qui explique ce retard», indiquent-ils.

Un argument que les concernés rejettent puisque, disent-ils, ils n'ont rien à voir avec ce litige et qu'ils réclament seulement leurs clés comme prévu.

En dénonçant ces faits, le collectif a tenu à préciser que certains ont dû inscrire leur enfants dans des écoles situées dans les alentours du site alors que d'autres ayant tout vendu pour enfin payer ce logement ont dû louer un appartement dans l'espoir de recevoir leurs clés dans les délais fixés. D'autres au contraire ont contracté des crédits pour s'acquitter du montant du logement. Depuis, c'est le parcours du combattant pour le collectif. « Nous avons entamé plusieurs démarches et nous nous sommes même déplacés au siège de la direction de la Sarl Réal 2000 pour exiger nos appartements comme prévu mais en vain ». La seule réponse qui nous a été donnée est qu'une action en justice a été introduite et qu'il fallait attendre un mois ou plus, ajoutent-ils. Une réponse qui ne réconforte guère les concernés qui se disent en règle puisqu'ils sont en possession de décisions d'acquisition de logements et n'ont rien à voir avec ce conflit. Ils précisent également que jusqu'à l'heure actuelle, ils n'ont toujours pas signé le cahier des charges les liant au promoteur.

Devant cet état de fait et refusant d'être mêlés au conflit qui ne les concerne nullement, le collectif a décidé de saisir le wali d'Oran afin d'intervenir dans cette affaire. « Nous allons demander une audience au wali d'Oran en sa qualité de première autorité pour nous aider à trouver une solution au problème et à obtenir nos clés ». Pour sa part, le gérant de la Sarl, M. Baba, confirme les faits et précise qu' effectivement ils ont été conviés la semaine dernière à retirer leurs clés. « Nous nous sommes mis d'accord trois jours avant la remise des clés avec les représentants de l'entreprise espagnole chargée de réaliser ce programme pour régler le contentieux à l'amiable sans pénaliser les acquéreurs mais, une fois ces derniers convoqués sur site, l'entreprise a refusé de remettre les clés bloquant ainsi l'accès aux logements. Or, ce contentieux relève du service commercial, explique-t-il. En tentant de trouver une solution au problème, le responsable rassure le collectif que toutes les démarches sont prises pour qu'ils auront leurs clés dans les plus brefs délais. « Nous avons introduit une action en référé, une action d'extrême urgence auprès du tribunal pour obliger l'entreprise espagnole à libérer les accès. Le responsable nie toute mauvaise volonté à ne pas remettre les clés aux acquéreurs et souligne que les charges versées seront comptabilisées à partir de la date d'occupation du logement. Il précise également que le cahier des charges sera signé une fois l'acte de propriété, actuellement chez le notaire, établi. Contacté à ce sujet, le représentant de l'entreprise espagnole ECISA Algérie a affirmé que le projet n'a fait l'objet d'aucune réception provisoire et que les travaux ont été achevés à 95%. Le responsable met en exergue le retard dans le versement des situations et rappelle que l'entreprise n'a pas encore perçu le montant de trois situations pour l'achèvement du projet et sa livraison clés en main.

Selon le contrat, les clés seront remis une fois le projet réceptionné. Nous n'avons pas de contrat avec les acquéreurs mais avec le promoteur». En espérant que le montant de trois situations soit versé en plus de la retenue sur garantie, le responsable rappelle que cette entreprise implantée dans 40 pays à travers le monde a été également chargée de réaliser un projet ambitieux à Oran.