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Bousculade de Mina : 42 hadjis algériens morts, 6 autres toujours portés disparus

par Yazid Alilat

L'incident tragique de Mina, le 24 septembre dernier, le jour de l'Aid El Adha, a fait 42 morts, parmi les hadjis algériens, a indiqué, hier, M. Youcef Azzouza, directeur général de l'Office du Hadj et de la Omra.

Il a ajouté, lors de son intervention à la radio nationale, que le nombre de disparus a été ramené de 8 à 6 personnes, « 2 hadjis portés disparus ont été retrouvés ». Selon M. Azzouza, les recherches se poursuivent pour retrouver les hadjis disparus, par la cellule de crise, mise en place dès l'incident, par les autorités consulaires algériennes et les membres de la commission du Hadj. Selon un décompte officiel de 35 pays, c'est la plus importante catastrophe enregistrée jusque là, lors du Hadj: au moins 2.236 personnes sont mortes, dans cette bousculade.

L'Iran, très critique envers les autorités saoudiennes, après cette catastrophe, enregistre le plus grand nombre de victimes (464) devant le Mali (282). La « bousculade » de Mina, un terme, couramment, utilisé par les autorités saoudiennes, serait due à la fermeture inexpliquée d'un chemin, sur le parcours des Jamarat.

En fait, le nombre de pèlerins tués a, quasiment, triplé par rapport au bilan officiel fourni par les autorités saoudiennes, d'après des gouvernements, des commissions nationales du pèlerinage et des agences de voyages. Les Saoudiens n'ont plus donné de nouveaux chiffres ou un bilan, même partiel, depuis celui de 769 morts, établi 2 jours, après le drame. Jusque-là, le drame du 2 juillet 1990, qui avait fait 1.426 morts, était considéré comme le plus dramatique, jamais enregistré, durant un Hadj. « Le travail de la cellule de crise se poursuit, sur place, à La Mecque, et la commission travaille sur la base de photos et d'objets divers dans le cas où le corps est méconnaissable », a souligné, par ailleurs, M. Azzouza Youcef. Il a expliqué, en ce qui concerne le dossier des indemnisations, qu'il y a une commission saoudienne chargée de cette question, et « l'Algérie suit avec intérêt les développements de ce dossier ». Les victimes algériennes de ce drame ont été enterrées à La Mecque, a t-il ajouté, avant d'indiquer que ce dossier sera clôturé, prochainement, et un rapport détaillé sur ce Hadj 2015 sera envoyé à la fin de l'année au gouvernement. Sur son évaluation du déroulement du Hadj 2015, il a affirmé que « nous avons enregistré une amélioration de la prise en charge des hadjis, aux aéroports et de leur hébergement aux Lieux Saints », et « on espère que cette année, on pourrait louer des hôtels pour les réserver, exclusivement à nos hadjis ». Quant aux agences de tourisme, il a estimé qu'elles ont globalement, « bien pris en charge les hadjis, même si nous avons fait quelques observations ». Pour autant, le point noir de ce Hadj 2015 reste, selon lui, l'aspect médical, avec des hadjis malades chroniques envoyés par leurs familles, et que la commission médicale n'a pas détectés et empêchés de faire le pèlerinage.

Il a, ainsi, demandé au chef de la mission médicale d'établir un rapport sur ce dossier et de le soumettre au ministre de la Santé. Quant aux personnes âgées, « elles doivent être accompagnées d'un membre de leur famille », a-t-il préconisé. Enfin, le directeur général de l'office du Hadj et de la Omra a relevé la « bonne prise en charge de nos hadjis à Mina, que ce soit pour la restauration, le transport ou l'hébergement ».