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Adieu jeunesse

par El-Guellil

Qui se souvient de son enfance ? Ces moments passés dans les ruelles de la ville à courir les quartiers pourvu que la journée soit assez longue pour en profiter avec les copains. Ces copains du quartier étaient comme des frères. Nous allions chez les uns et chez les autres pour goûter : les mamans les comptant parmi leurs propres enfants. La solidarité des femmes autour de ces enfants était si sincère que lorsque l'un d'eux ne réussissait pas à l'école son passage à la classe supérieure, c'était tous les voisins qui n'étaient pas contents. Lorsqu'un enfant était malade, tous prenaient de ses nouvelles auprès de sa famille. L'inquiétude ne s'arrêtait pas de frontière de la cellule familiale.

Longtemps après, on se rappelle les meilleurs moments lorsqu'on se revoit. Le plaisir est intact ; les copains d'abord. Maintenant, les enfants ont pour consignes de ne considérer leurs amis comme des camarades uniquement et bien faire la différence avec la famille qui reste prioritaire sur tous. Le clan est le clan. Et pourtant, ce sont avec ces gosses qu'on s'est construit jour après jour pendant notre enfance. C'est avec ces copains qu'on a vécu toutes nos premières fois. A part le lien du sang ; en réalité le reste ne pouvait être partagé. Commence l'enterrement de notre jeune vie quand nos amis disparaissaient petit à petit. Le deuil de la camaraderie était aussi fort que le deuil d'une personne proche qui partait pour toujours.

Ces copains d'avant resteront nos repères émotionnels pour toujours. Les seuls qui ont quelques secrets sur nous. Ceux qui ont vécu la première partie de notre vie, celle qui a été la plus honnête avec le monde. Ce monde qui s'ouvrait à nous avec sa face la plus simple. Nostalgie quand tu nous tiens !