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Le vol AH 2063 fait encore parler de lui : Un avion d'Air Algérie dérouté après une alerte à la bombe

par Moncef Wafi

Air Algérie est de nouveau au centre de toutes les attentions avec cette affaire de débarquement d'un passager qui s'est montré très menaçant. Selon le communiqué de la compagnie nationale aérienne, son avion, sous le numéro de vol AH 2063, avec 39 passagers à bord, assurant la liaison Bruxelles-Alger, a été dérouté, ce jeudi après-midi, sur l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry en France à cause d'un passager algérien qui affirmait être en possession d'une bombe. L'atterrissage forcé sur le tarmac français a été décidé par le commandant de bord, précise la source d'informations «pour assurer la sécurité des passagers et faire débarquer le mis en cause». Les procédures judiciaires à l'encontre du passager à l'origine de l'incident ont été lancées par les autorités compétentes conformément aux règles et aux procédures de l'aviation civile, souligne Air Algérie. Selon le journal «Le Progrès de Lyon», citant la préfecture du Rhône, l'homme tenait des «propos incohérents» et menaçait verbalement l'équipage. Le passager en question, âgé de 37 ans, est né en Algérie et résidait en Belgique d'où il a été expulsé. Il a été interpellé par la Gendarmerie des Transports Aériens à l'aéroport de Lyon et les passagers ont été débarqués le temps de fouiller l'appareil. Ce n'est pas la première fois qu'Air Algérie rencontre des problèmes sur la liaison Bruxelles-Alger puisqu'en décembre 2014, et toujours sur le vol AH 2063, l'expulsion d'un Algérien de Belgique avait tourné à l'affrontement verbal entre les passagers et des policiers belges sous le regard placide du personnel de la compagnie nationale aérienne. A quelques minutes du décollage, l'attention des passagers est attirée par les cris d'un homme, la quarantaine, installé dans les places arrières de l'avion. «Je suis malade je ne veux pas retourner en Algérie», ameute-t-il le reste des passagers. Un policier belge, qui a pris place devant lui, tente de le maîtriser. En vain, l'homme résiste. Il s'agit selon les policiers belges, d'un Algérien, qualifié de criminel dangereux et récidiviste, qui fait l'objet d'une procédure d'expulsion. L'homme s'époumone à clamer son innocence, allant jusqu'à accuser les policiers de brutalité. Par solidarité, pour certains, par peur de voyager en compagnie d'un «criminel dangereux», pour d'autres, les passagers finissent par dénoncer cette expulsion et refuser que l'homme voyage à bord de leur vol. Les policiers belges tentent de leur côté de calmer le jeu mais devant l'insistance des passagers, ils finissent par abdiquer et l'homme de quitter l'appareil sous des applaudissements nourris. Pourtant, l'histoire ne s'arrête pas là puisque les uniformes reviennent dans l'avion pour interpeller une femme, quinquagénaire, accusée d'être responsable de la protestation. Cette dernière refuse de descendre «s'expliquer» avec eux et demande à voir le commandant de bord qui lui reste toujours dans sa cabine. Malgré la mobilisation des passagers qui ont affirmé aux policiers que tous les passagers ont protesté, la femme est obligée de quitter l'appareil sans aucune intervention de l'équipage d'Air Algérie.

Concernant un autre dossier lié toujours à la compagnie nationale, Alger avait rappelé ses ambassadeurs de Belgique et de Hollande «pour consultations» après la saisie d'un avion d'Air Algérie sur le tarmac de l'aéroport de Bruxelles après un différend commercial. La décision, avait indiqué le ministère des Affaires étrangères, intervient suite à la mesure prise, sur décision de la justice belge, de saisir, à l'aéroport de Bruxelles, l'avion d'Air Algérie, assurant le vol AH 2063 entre les deux capitales, alors qu'il s'apprêtait à décoller, avec à son bord plusieurs passagers. Les Algériens reprochent aux Belges d'avoir anticipé sur une procédure judiciaire alors que toutes les voies de recours auprès des instances judiciaires compétentes n'ont pas été épuisées.