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Le retraité

par El-Guellil

La retraite. Tout un chacun l'attend avec impatience passé le cap des 40 ans. En fait, ce qui est dommage, c'est de voir qu'une fois libéré du travail, nos articulations et autres maux s'éveillent presque instantanément. Ils nous rappellent combien nous les avons mal traités en les ignorant, en les mettant à contribution qu'il vente ou qu'il pleuve. En n'écoutant que la raison, le devoir d'aller travailler. La nécessité de gagner sa croûte. La croûte, elle, nous guette plus vite qu'on ne le pense.

A peine installé dans sa nouvelle vie de retraité, le délai d'adaptation passé, le temps libre nous paraît tellement étendu qu'on a du mal à le remplir. Ainsi, débute une autre vie jonchée de nouveaux impératifs qu'on se crée pour remplir le vide désormais trop préoccupant à défaut d'être occupant. Alors, on s'arrange pour prendre le temps de faire des choses qui jadis étaient très vite expédiées. Ainsi, aller au marché devient une activité quotidienne qu'on a reprise en main. Ou plus tôt qu'on a reprise des mains de son épouse. On lui laisse néanmoins ses prérogatives concernant la tenue de la maison. Cette femme avec qui on vient de passer de nombreuses années et qu'on ne connaît pas vraiment.

Eh oui, la plupart du temps, nous étions au travail.

Occupé avec d'autres personnes à plein d'autres tâches. Pour cette femme, la retraite du mari sonne comme un couperet net de sa vie d'avant. Depuis, elle expérimente avec lui ses tourments et ses gros soucis. Fini la liberté quotidienne, une bouffée d'oxygène nécessaire avant le retour du patron à la maison. Plus de répit. Il est dans ses pattes à tourner en rond. S'énervant contre elle par la moindre occasion. Nous devrions inventer des stages de réinsertion pour ces nouveaux retraités. Pour leur permettre notamment d'accepter leur femme à leur côté et ce, 100% du temps. Apprenez à faire la cuisine cela vous occupera et rendra service à qui vous savez.