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Prix : De nouvelles augmentations redoutées

par M. Aziza

« Quelle surprise désagréable nous réserve encore la prochaine loi de finances (2016) ?» s'est interrogé, hier, le président de l'association de protection des consommateurs (Apoce), Zebdi Mustapha, en évoquant certaines informations voire «des fuites» sur des augmentations probables sur les produits importés. Les membres de l'association de défense du consommateur n'ont pas caché leur inquiétude sur de probables hausses des prix des produits et des services, que ce soit des produits importés ou des produits locaux. L'invité du forum d'El Moudjahid, M. Zebdi Mustapha, a affirmé qu'une augmentation de la taxe des produits importés se répercutera automatiquement sur les prix de vente des produits y compris des produits algériens. Sachant que la majorité de nos produits sont fabriqués majoritairement sur la base de la matière première importée. Il présage une augmentation des prix des services, ceux des transports avec la probable hausse des prix du gasoil, ainsi que des augmentations des prix dans le secteur des TIC. Il ouvre une parenthèse pour affirmer que les marchés de différents secteurs ont connu ces derniers jours une hausse considérable des prix, le plus souvent injustifiée, sachant que les prix de ces produits ont connu une baisse au niveau des marchés internationaux.

Le président s'est dit conscient de la gravité de la situation économique, voire des nouvelles donnes financière et économique, mais pour Zebdi, les citoyens (la classe moyenne et les démunis) sont déjà épuisés par les dépenses durant ces derniers mois. Il a plaidé pour l'imposition de taxes sur la fortune. Il argumente, le système en place a créé un environnement propice aux affaires pour une certaine classe qui a réussi, grâce aux facilités accordées par l'administration, à faire une fortune. Aujourd'hui, l'Etat doit cibler ces affairistes qui se sont enrichis en un clin d'œil. «Il faut leur imposer une taxe sur leur fortune».

Le président de l'association des consommateurs a également attiré l'attention des pouvoirs publics sur la politique de sponsoring adopté par des entreprises publiques. «De grandes entreprises telle que Sonatrach sponsorisent des clubs sportifs, des manifestations culturelles et autres sans limites». Pour Zebdi, l'austérité doit commencer par en haut. Les premiers à être appelés à réduire les dépenses, souvent inutiles, sont les entreprises publiques.

Il a également appelé les riches et ceux ayants des salaires faramineux à s'impliquer dans la politique de solidarité économique. Zebdi a indiqué qu'une campagne sur Facebook est en cours, appelant ceux qui ont d'importants salaires à céder 10 à 20 % de leur paye en faveur de la solidarité économique. Et ce, pour éviter de pénaliser de plus en plus les plus démunis. Zebdi affirme que cette démarche a été déjà entreprise dans plusieurs pays du monde dans les moments de crise, «alors, pourquoi pas chez-nous ?»

MOUTONS DE L'AÏD : UNE HAUSSE DES PRIX INJUSTIFIEE !

Ramdane Tahar, spécialisé dans le commerce en gros des viandes rouges et membre de l'association des consommateurs a affirmé hier que les prix des moutons ont connu une hausse de 15 à 20 %, à l'approche de l'Aïd, comparativement à l'année dernière.

Il a également souligné qu'aujourd'hui, les prix dans les marchés à bestiaux non réglementés sont instables. «Les prix varient d'une région à une autre. Ils sont un peu plus bas à l'est du pays, un peu plus élevés à Djelfa et à Ouled Djellal où la demande est plus importante». Mais, pour le conférencier, cette hausse des prix est «injustifiée» par le fait que les prix des viandes ovines et bovines n'ont connu aucune augmentation. Les éleveurs justifient cette hausse par l'augmentation du prix du foin, mais pour le conférencier, ceci est faux, car si le prix a augmenté, les prix des viandes auraient augmenté automatiquement. Pour Ramdane Tahar, si l'Etat n'intervient pas pour réguler les marchés à bestiaux, on revivra ce scénario dans les années à venir, car les spéculateurs et les intermédiaires trouveront leur compte dans le désordre et l'absence de contrôle.

CERTAINS CONCESSIONNAIRES CONTINUENT A TRANSGRESSER LE NOUVEAU DECRET

Le président de l'association des consommateurs a indiqué que son association reçoit une moyenne de 1 000 requêtes par mois dénonçant la non conformité des produits, des comportements anti-commerciaux, des publicités mensongères et autres. Mais, M. Zebdi a encore une fois dénoncé l'attitude de certains concessionnaires qui continuent à transgresser le nouveau décret régissant l'importation des véhicules neufs, en vigueur depuis le 8 avril 2015. Il a affirmé que des consommateurs dénoncent toujours le problème des délais de livraison, l'absence de la pièce de rechange, des problèmes relatifs au service après-vente. «Et le comble est que certains concessionnaires ont osé vendre des véhicules accidentés !» Le président de l'association a affirmé qu'une requête du genre a été récemment déposée par un consommateur durant la dernière semaine. Ce qui est intrigant, selon Zebdi, c'est que malgré les dénonciations aucun concessionnaire n'a été sanctionné jusqu'à présent. «Sauf deux vendeurs de voitures multimarques qui ont été sanctionnés», regrette-t-il.