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Leur nombre sera porté à 20 sur ordre du ministre : 12 unités d'intervention mobilisées pour l'entretien du réseau routier

par Houari Saaïdia

Enfin une vraie prise de conscience institutionnelle de l'importance de l'entretien de la route. Il faut dire que jusqu'à un passé récent la «maintenance routière » constituait un sous-chapitre du secteur des TP doté d'un porte-monnaie ultramince, qui permettait à peine de cicatriser grossièrement quelques fissures, creusasses ou nids-de-poule par-ci par-là. Bref, c'était un accessoire facultatif, pour ne pas dire un bricolage.

La donne a changé depuis l'arrivée à la tête du secteur de l'actuel ministre Abdelkader Ouali, le 16 mai dernier. L'entretien n'est plus du « consommable » mais un mécanisme en soit. « A quoi sert la réalisation d'une infrastructure routière, quel qu'en soit le gabarit, si celle-ci n'est pas régulièrement entretenue par la suite. Une route neuve aujourd'hui, c'est une route vieille demain. La route vieillit plus vite qu'on ne le pense. Sa durée de vie et sa rentabilité dépendent du degré du soin qu'on lui accorde (?) L'entretien du réseau routier national est une priorité pour le secteur », déclarait le ministre des Travaux publics lors de sa visite d'une présentation des unités de surveillance et d'intervention routière (Usir), fraîchement mises en place, à l'occasion de sa récente tournée de travail et d'inspection dans la wilaya d'Oran.

D'ailleurs, M. Ouali a passé nettement plus de temps au niveau de ce point par rapport aux autres points du circuit de la visite, qui comprenait entre autres les chantiers du 5ème boulevard périphérique, la liaison autoroutière entre le port d'Oran et l'autoroute Est-Ouest, l'extension du terminal à conteneurs, la 1ère tranche de la nouvelle corniche oranaise ouest. C'était, peut-être, une façon assez subliminale de sa part de montrer que l'intérêt que son département donnait au segment de l'entretien n'était en rien inférieur à celui accordé aux projets dits « structurants », pour lesquels des enveloppes très épaisses sont consacrées, outre l'effet d'annonce et la couverture médiatique qu'ils suscitent.

 Sitôt supervisées par le ministre, les douze nouvelles Usir ont été mises en service. Elles auront à couvrir un réseau routier de 1.100 km, consistant en 20 km d'autoroute, 580 km de routes nationales (RN), 580 km de chemins de wilaya (CW) et 275 km de chemins communaux (CC), selon les indications de la DTP d'Oran. C'est-à-dire à raison de trois Usir pour chacune des quatre subdivisions de la wilaya, à savoir : Oran (188 km), Arzew (315 km), Es-Sénia (300 km) et Aïn El Türck (300 km). Les moyens matériels dont est équipée une Usir consistent en un camion de 2,5 tonnes, pick-up, outillage, fournitures de voirie, accessoires de sécurité routière et signalisation temporaire. Ces Usir ont pour mission de surveiller et d'intervenir immédiatement sur la chaussée (traitement des dégradations de la chaussée) et les équipements de sécurité de la route (mise en place des éléments manquants et remplacement des éléments dégradés : panneaux de signalisation, glissières de sécurité, balises, etc.).

Relevant que la flotte Usir mobilisée reste relativement disproportionnée par rapport au champ d'intervention local, le ministre a, de son propre chef, ordonné qu'on la renforce par un apport additionnel de 8 unités pour porter le nombre d'Usir au niveau de la wilaya d'Oran à 20. Le ministre a précisé par ailleurs que les Usir, au nombre de 370 à l'échelle nationale en attendant le renforcement progressif de ce dispositif, seront également chargées de l'entretien des espaces verts sur les bordures des routes ainsi que de la rénovation des signalisations routières horizontales et verticales. A cet effet, chaque unité sera dirigée par un ingénieur en travaux publics et comprendra un technicien en chef et quatre agents d'entretien.

M. Ouali a fait savoir que son ministère a puisé dans les 30 milliards de dinars consacrés à l'entretien du réseau routier national pour financer cette opération. Un numéro vert sera, par ailleurs, mis à la disposition des citoyens afin de signaler toute dégradation constatée sur le réseau routier. Ce numéro devait être opérationnel dans la capitale comme première étape avant d'être généralisé à toutes les wilayas du pays. M. Ouali a, d'autre part, instruit ses DTP de mettre en place des permanences nocturnes et durant les week-ends afin d'assurer une rapidité dans la mobilisation des services des travaux publics, notamment en cas de catastrophes.