A
bout de souffle et d'énergie, épuisé et usé jusqu'à la corde, l'administré
baisse les bras et lève le drapeau blanc face à des sièges d'administration
désertés et où l'apparition d'un agent relève le plus souvent d'un mirage
plutôt que d'un miracle. Triste et amer constat établi par l'ensemble des
administrés. Pas l'ombre d'un fonctionnaire à la ronde dans l'ensemble des
locaux des administrations locales du chef-lieu de la wilaya aussi bien avant
les premières heures de la moitié de la matinée ou celles de l'après-midi de
chaque jour ouvrable. Les rares fonctionnaires qui font preuve de sérieux et de
ponctualité ne dépassent pas les doigts d'une main. Cet état de fait déplorable
et condamnable à la fois s'applique à toutes les structures étatiques du
chef-lieu de la wilaya. Des bureaux et guichets vides face à des usagers qui se
morfondent et se roulent les pouces, attendant pendant plusieurs heures
d'affilées que les préposés aux guichets daignent rejoindre leurs postes de
travail respectifs et se mettre sérieusement au travail. A ce propos, nous ne
manquerons pas de signaler de notre côté que cette situation des plus
intolérables s'applique à toutes les administrations locales, excepté l'OPGI et
la direction de l'éducation où la notion de ponctualité en matière de respect
des heures d'ouverture et de fermeture des bureaux a retrouvé ses lettres de
noblesse. Contrairement à ces deux structures étatiques suscitées, c'est la
démission totale du personnel qui est décriée par la société civile et dire que
le mois sacré du ramadhan et la période de congé d'été sont très loin derrière
nous. D'une seule et même voix, l'ensemble de la société civile et les
associations locales interpellent le nouveau wali sur cette démission
collective et ce laisser-aller qui prévaut et qui se généralise dans toutes les
administrations locales et l'invitent à faire quelques détours dans les sièges
ou bureaux relevant de son autorité, peu avant le début ou la fin des heures de
travail. En effet, certains fonctionnaires, et plus particulièrement la gente
féminine, ne rejoignent leur postes de travail qu'à une heure très tardive
aussi bien de la matinée que de l'après-midi, juste le temps d'émarger sur la
feuille de pointage et quitter les lieux moins d' une heure après, parfois
moins, laissant derrière eux des administrés scrutant les murs à la recherche
d'un quelquonque responsable pour recueillir leurs doléances. Cette pratique a
fait hélas tache d'huile et s'est répandue à travers l'ensemble des structures
étatiques de la wilaya, y compris dans les chefs-lieux des communes de la zone
rurale et rien ne justifie pour l'heure cette vague d'absentéisme qui n'a
épargné aucun secteur et pire encore, les collectivités locales et autres
administrations de la zone rurale ne se portent pas mieux que celles du
chef-lieu de la wilaya car les fonctionnaires, y compris les élus locaux, qui
tous mettent en avant le manque de moyens de transport pour justifier leurs
fréquentes absences et les rares moments où ils pointent du nez face à leurs
administrés déconcertés et déroutés par un tel état de relâchement ne se
produisent que très brièvement. L'intérêt public et le droit le plus
élémentaire de l'administré sont foulés au pied et semblent être la cinquième
roue de la charrette pour certains fonctionnaires qui, de l'avis d'un large
public, en désertant leurs lieux de travail, viennent de franchir le seuil de
l'intolérable. Pour cette frange de fonctionnaires, la notion de respect des
horaires de travail a été remise aux oubliettes. Les associations locales
tirent la sonnette d'alarme et interpellent le premier responsable de la
wilaya, fraîchement installé, pour qu'il donne un grand coup de pied dans la
fourmilière en agissant avec énergie et célérité, afin de mettre un peu d'ordre
dans toutes les administrations qui relèvent de son autorité. Il s'agit du
premier défi à relever en priorité pour le wali d'El-Bayadh qui devra faire
preuve de rigueur et en ne faisant pas de quartier sur son passage.
L'absentéisme a gagné du terrain et a pris des proportions fort inquiétantes,
portant ainsi un sérieux préjudice à la bonne marche de l'administration
locale. Pire et grave encore, même le service communal chargé de l'enlèvement
des ordures ménagères dans le chef-lieu de la wilaya, s'est mis de la partie en
abandonnant depuis plus d'une semaine des tonnes de détritus sur la voie
publique et le marché hebdomadaire aux fruits et légumes ainsi que la cité Sid
Hadj Bahous, croulant sous le poids des immondices. Le laisser-aller ,la perte
de la notion de travail et de service public risquent bel et bien d'avoir de
beaux jours devant eux si aucune mesure coercitive n'est prise par la tutelle à
l'encontre des fonctionnaires ou responsables locaux défaillants et ceci, dans
les délais les plus raisonnables .