Un
nageur est à la porte de la noyade et crie « au secours » en agitant ses bras.
Un autre sur la plage appelle directement la TV pour filmer en direct cet
évènement. Un rassemblement de vacanciers sur la plage s'organise. Bientôt des
dizaines de personnes sont en train de regarder la scène sans rien tenter. Il
faut laisser l'équipe de télévision faire son travail d'abord. On verra ensuite
comment sauver ce pauvre nageur bientôt noyé. Avant d'aller le secourir, les
sauveteurs expliquent d'abord en quoi consiste leur travail et quelles sont les
difficultés pour faire leur travail dans de bonnes conditions. A la question :
combien de vies avez-vous sauvées depuis le début de la saison ? La réponse fut
: bezzaf - bezzaf. Et à la deuxième question : combien de morts déplore-t-on
depuis le début de la saison ? La réponse fut la même : beaucoup, bezzaf.
L'interview se poursuit tandis que le nageur épuisé a l'air de s'éloigner du
rivage ou bien alors il s'enfonce dans l'eau. De la plage, l'évaluation n'est
pas aisée. Enfin, les parents débarquent et tentent de raisonner l'équipe des
sauveteurs pour aller repêcher au plus vite leur garçon ; Le problème, c'est le
zodiac - il est en panne. Voilà encore un dysfonctionnement qu'on n'arrive pas
à régler avec les autorités du littoral. Justement, ses représentants arrivent,
- costards, cravates de circonstance - ils expliquent que le processus de
réparation est malheureusement trop long pour assurer un retour des équipements
dans les temps. On préfère donc laisser ces équipements
disponibles sur la plage même si ceux-ci ne fonctionnent pas. C'est un choix.
La note positive, c'est que les différents groupes de personnes sur la plage
sont arrivés très vite et ont pris aussi vite la parole devant les
journalistes. Dommage que le noyé n'en ait pas bénéficié. Même nous on s'en
fout, on n'en parlera même pas.