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SOS des chefs de microentreprises d'assainissement: « Nous sommes réduits au chômage depuis 7 mois ! »

par A. Mallem

Révoltés par les déclarations faites la veille à l'ENTV par le vice-président de l'APC de Constantine chargé de l'assainissement, les représentants des 38 microentreprises issues du dispositif Ansej se sont présentés, hier, au bureau de notre journal pour protester et apporter un démenti à ces déclarations qu'ils ont qualifiées de «mensongères, destinées à tromper l'opinion publique locale et nationale».

Asphyxiés sur le plan financier, ils ont voulu lancer, également, «un appel au ministère de l'Intérieur lui demandant d'intervenir en leur faveur pour qu'ils puissent disposer à nouveau de plans de charge auprès de la municipalité de la ville des ponts».

Revenant aux déclarations faites par le vice-président de l'APC, ils ont affirmé que «ce responsable nous a souvent accusés de ne pas travailler et c'est sous ce prétexte fallacieux qu'il a décidé de nous ?liquider' pour offrir cette activité sur un plateau d'argent à des entreprises privées. Que deviendrons-nous alors ?», se sont demandé les entrepreneurs.

MM. Nemouchi Khelifa, Abdedaim Abdelouahab et Boudras Chawki, affirmant être délégués par tous leurs collègues, ont déclaré avoir «perdu maintenant toute confiance envers les responsables de l'APC». «Nous sommes en justice avec ces gens-là, ont-ils souligné, parce qu'ils n'ont pas voulu nous régler les six mois travaillés durant l'année 2014. Et la justice vient de rendre un jugement qui nous conforte dans nos droits. Maintenant, nous ne faisons confiance désormais qu'à M. Nouredine Bedoui, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, pour nous rétablir dans nos droits». A l'époque où il était à la tête de la wilaya, expliquent-ils, il a pris cette initiative originale de créer ces entreprises des jeunes issues du dispositif de l'emploi de l'Ansej. «Avec lui, nous nous sommes engagés sans aucune réserve et appliqué à la lettre ses orientations pour travailler avec l'APC de Constantine à la prise en charge du secteur de l'assainissement. Mais une fois M. Bedoui parti de la wilaya, se désolent-ils, il y a eu un revirement total des responsables de l'APC qui ont décidé de les ignorer sous prétexte que les élus communaux ont changé de politique en la matière, alors que la raison réelle est ailleurs». Ces 38 entreprises, qui ne nourrissent pas moins de 300 familles, sont aujourd'hui réduites au chômage, parce que sans plan de charge depuis plus de 7 mois ! Aujourd'hui, disent les délégués des microentreprises, on ne cesse de les renvoyer de la mairie à la wilaya, et vice-versa, quand ils viennent à demander des explications sur le pourquoi de cette situation. «On n'a cessé depuis janvier 2015 de nous promettre que nous serions repris le 1er juin. Mais cette date est maintenant révolue et les promesses sont parties comme fumée au vent. On ne sait plus à quel saint se vouer. Et c'est la mort dans l'âme que, les bras croisés, nous regardons la ville s'écrouler sous les ordures juste au moment où elle accueille une grande manifestation culturelle de dimension internationale. Et en tant que citoyens, nous éprouvons de la honte face à cette situation».