Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ex-rue de France: Les commerçants informels s'organisent

par Rekibi Chikhi

Les 120 commerçants activant au niveau des ruelles situées de part et d'autre de l'ex-rue de France ont décidé de s'organiser en association pour « faire valoir leurs droits ». Et, pour ce faire, ils se sont rassemblés, hier matin, au niveau de la place Si El Houess, en face du palais Ahmed Bey dans la Casbah, pour collecter des cotisations. Ils étaient à 110 signatures quand nous les avons abordés. « On a décidé de suivre ce qu'on nous a demandé de faire, il y a trois jours, au niveau de l'APC », nous a déclaré M. Kefsia Adel, le porte-parole de ces commerçants informels qui ont cessé de travailler depuis une semaine. « On accepte de retourner au terrain du Polygone, mais pour cette fois on exige des aménagements en bonne et due forme, l'éclairage en premier lieu », a ajouté notre interlocuteur.

«Au niveau de l'ex-rue de France, on travaille dans les impasses, on ne gêne personne », ont tenu à souligner les commerçants, des pères de familles pour la plupart. Ces derniers, affirment-ils, ne bénéficient d'aucune aide de l'Etat, sous quelconque forme que ce soit, et ne sont pas assurés non plus. « On nous a fait dire ce qu'on n'a pas dit, contrairement à ce qu'on prétend, le Polygone se prête à merveille à notre activité commerciale, ce terrain d'environ 1000 mètres carrés, de par sa situation mitoyenne au centre-ville de Constantine et de la nouvelle ville Ali Mendjeli, ainsi que la proximité d'un espace vert et d'un parking, sera, une fois en activité, un grand atout au Polygone», a tenu à préciser le porte-parole des commerçants informels.

Ces derniers ont mis le point sur le problème du manque de sécurité qui a régné sur les lieux durant leur précédente occupation du terrain aménagé à leurs frais, «c'est simple, on veut avoir la possibilité de laisser notre marchandise sur place en fermant boutique en fin de journée, c'est très contraignant de devoir déménager chaque jour, matin et soir». «On ne craint pas du tout que l'activité commerciale ne soit pas rentable en ce lieu, c'est nous qui faisons le «Souk », et pas le contraire», dira encore M. Kefsia. Et d'ajouter «certes, l'APC doit investir de l'argent pour réhabiliter le marché du Polygone, mais elle fera rentrer à long terme de l'argent en contrepartie dans les caisses de la commune de Constantine».

Un jeune commerçant est intervenu pour dire que «la fois passée, plus de 800 commerçants ont accepté d'aller au Polygone, des intrus ont été pris en compte, on est même venus des autres wilayas pour cela, certains ont inscrit des parents qui n'ont rien à voir avec cette histoire, cette fois on exige d'établir une liste exhaustive des bénéficiaires, 120 commerçants en tout et pour tout».