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La CNLTD toujours sur la brèche

par Kharroubi Habib

Il n'y a pas si longtemps que cela, il était impensable d'envisager que l'opposition parviendrait à se rassembler autour de revendications communes et d'un programme d'action pour en faire avancer la concrétisation. C'est pourtant ce qu'elle est parvenue à faire par un cheminement qui a été ponctué de contacts d'abord bilatéraux entre certaines de ses composantes qui se sont élargis et permis la création d'une coordination dotée d'une plateforme politique, la CNLTD. Laquelle coordination a ensuite réussi le tour de force d'organiser en juin 2014 une spectaculaire conférence nationale de l'opposition qui a regroupé un impressionnant aréopage de chefs de partis et de personnalités politiques nationales.

Tout ce monde, à une ou deux exceptions près, a marqué sa volonté de raffermir la dynamique unioniste de ses rangs en mettant en place une instance permanente de suivi et de concertation (ISCO). Les initiateurs du rapprochement entre les composantes de l'opposition ne comptent pas en rester à ce résultat qui est déjà en soi une incontestable première politique qui a été aussi surprenante qu'inattendue. Ils travaillent en effet à réunir un congrès de l'opposition avec pour ambition qu'il rassemble encore largement que ne l'a fait la conférence nationale de l'opposition de juin 2014. Rassembler, mais aussi convaincre les participants à s'entendre sur un programme commun et à définir les actions à mener collectivement pour l'imposer comme solution à la crise politique.

La CNLTD dont la création et l'activisme ont incontestablement fait bouger les lignes dans l'opposition en faveur du rassemblement et de l'action concertée escompte que les assises de l'opposition projetées lui permettront de lever les équivoques qui entourent le concept prôné par elle d'une transition démocratique et font que des composantes de l'opposition pourtant animées elles aussi du désir de contribuer à l'union des rangs sont néanmoins réticentes à faire de ce concept leur revendication première.

Il lui faudra préciser ce qu'elle entend par transition démocratique et surtout clarifier comment elle entend rendre possible cette transition démocratique qui ne peut s'envisager que si le pouvoir en serait partie prenante. Or à ce sujet, il y a manifestement cacophonie au sein même de cette CNLTD. L'on a en effet entendu certains de ses membres affirmer qu'il n'est pas question de négocier la transition démocratique avec le pouvoir ou du moins avec certaines de ses composantes, alors que d'autres au contraire estiment qu'il faut un dialogue national inclusif sur la question.

L'opposition est sur la bonne voie depuis qu'elle a démontré qu'elle parvient à surmonter ses querelles d'ego et de chapelle et à s'entendre sur une stratégie de lutte contre un pouvoir et une gouvernance qui n'ont pour programme et but que leur survie. Il lui faut désormais faire la preuve qu'elle est porteuse de l'alternative à ce pouvoir et à cette gouvernance que les Algériens veulent et attendent. Et pour cela en convaincre ces derniers.