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CHLEF: La démocratie participative pour?contenir la protestation

par Bencherki Otsmane



Le wali de Chlef, M. Aboubakr Essedik Boucetta, a présidé mercredi dernier une rencontre au siège de la wilaya, à laquelle ont été conviés les maires, les chefs de daïra, les responsables de l'exécutif, les services techniques, les associations et des citoyens de deux daïras, en l'occurrence celle de Boukadir et celle de Ouled Ben-Abdelkader. Dans son allocution d'ouverture, le wali a donné un bref aperçu sur la nouvelle vision du ministère de l'Intérieur quant à la participation du citoyen aux prises des décisions par les Assemblées populaires communales concernant les projets de développement. Il s'agit en fait d'établir une confiance réciproque entre les élus et les citoyens à travers une démocratie participative, qui consiste à donner la possibilité à chaque administré de s'informer, de s'exprimer, mais surtout de s'impliquer dans la gestion de sa commune.

Ainsi, lors de cette rencontre, le wali a insisté tout d'abord sur la nécessité, voire l'obligation, de tout maire ou chef de daïra de faire impliquer le citoyen dans la gestion de sa commune en le faisant participer aux délibérations après avoir recueilli ses avis et suggestions sur les différents projets de développement, d'une part, et, d'autre part, consacrer la journée du lundi exclusivement à la réception des citoyens pour en discuter de leurs problèmes respectifs et apporter d'éventuelles solutions. Une fois de plus, le wali a rappelé en cette occasion aux maires et chefs de daïra qu'il « suffit d'une bonne entente entre administrés et élus (maire) pour que les malentendus soient dissipés » et de citer de nombreux exemples où, dira-t-il, « des citoyens réclament la réalisation d'un projet quelconque alors que celui-ci est déjà inscrit au titre de différents programmes ». Le wali a abordé également un volet assez important qui est celui de la compétence et de l'engagement des maires dans la gestion de leurs communes respectives dont certains, dira-t-il, sont incapables de mener à terme les projets et de citer l'exemple d'une commune côtière qui, malgré la disponibilité d'un budget conséquent, n'a pas daigné lancer les projets tant attendus par les populations locales. Plus menaçant, le wali a indiqué que «dorénavant, les maires devront répondre de leur gestion devant leurs concitoyens qui ont un droit légal de s'y intéresser». Par ailleurs, des citoyens présents à cette rencontre s'interrogent sur le succès de cette démarche à un moment où les maires sont conditionnés par l'octroi des crédits et des budgets qui leur sont alloués pour lancer des projets, leur permettant ainsi de répondre aux besoins et aux attentes de leurs populations. Un citoyen de la commune de Ouled Ben-Abdelkader, à qui la parole a été donnée lors de cette rencontre, a fustigé les budgets dérisoires qui sont octroyés aux communes pour faire face aux besoins grandissants des citoyens et de recommander davantage d'argent pour les communes. Une autre citoyenne, par contre, trouve l'initiative louable et souhaiterait qu'elle se traduise concrètement sur le terrain d'autant plus, dira-t-elle, «tout le monde sait comment se sont déroulées les élections communales dont beaucoup ont été entachées d'irrégularité et de magouille» et de préciser sa pensée : «La preuve en est là vu le nombre important d'élus qui ont été impliqués dans des affaires scrabbleuses dont certains sont en prison aujourd'hui». Il faut savoir que le concept de démocratie participative s'est développé en Europe dans un contexte d'une interrogation croissante sur les limites de la démocratie représentative. Ainsi s'est affirmé l'impératif de mettre à la disposition des citoyens les moyens de débattre, d'exprimer leur avis et de peser dans les décisions qui les concernent.

Enfin, il faut savoir que cette première rencontre sera suivie par d'autres très prochainement et ce, pour l'ensemble des 13 daïras que compte la wilaya de Chlef.