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SAÏDA: L'impact de la télégestion de l'eau

par Tahar Diab

Le secteur de l'hydraulique innove cette année par la mise en place de la télégestion, système électronique qui permet de contrôler et de gérer à distance le fonctionnement des équipements implantés en leurs endroits spécifiques, donc éloignés du centre de décision qui ne pouvait auparavant intervenir en temps réel.

Les différents organismes rattachés aux services hydrauliques ont présenté une large exposition instructrice mettant en relief la situation physique des infrastructures de ce secteur stratégique dont les observateurs avisés signalent déjà qu'il constituera un enjeu politique dans le futur soit au niveau national ou même régional? Lors de la journée internationale des eaux, c'est l'AEP puisée d'Aïn Skhouna qui fut revisitée car cette abondante ressource du Chott Chergui constitue la source principale d'approvisionnement pour la moitié de la population de la wilaya. Marquées par un climat semi-aride à aride supérieur et ne profitant que d'une pluviométrie moyenne atteignant difficilement les 330 mm par an, les potentialités en eaux souterraines demeurent de l'ordre de 51.61millions de m3 que ne peuvent pas encore compenser d'éventuelles réalisations de barrages à Tiffrit et à Hounet, sans compter les innombrables sites pouvant accueillir des retenues collinaires dont l'absence étonne souvent les fellahs qui mesurent l'apport de ces petits projets très peu coûteux mais qui, multipliés, peuvent satisfaire largement aux besoins agricoles dont l'arboriculture et même aider à l'intensification de la céréaliculture.

Ainsi donc l'AEP d'Aïn Skhouna, réputée par son eau saumâtre, ne dessert que 168.126 habitants sur une population globale de 330.641 donc 50.84 % seulement, pourcentage qui ferait démentir certains nostalgiques qui attribuent faussement à Saïda la publicité mensongère de «ville des eaux». Avec ses 2 forages d'un débit de 500 litres/s, la canalisation court sur près d'une centaine de km (98.155 m exactement) mais qui attend en amont la réalisation d'une station de déminéralisation remplacée provisoirement par des brassages de son eau, imbuvable à l'origine, avec des eaux de meilleure qualité provenant des forages dans les communes voisines. Il serait judicieux de signaler que le secteur de l'hydraulique se démarque de tous les autres organismes, y compris les communes et l'Environnement qui traînent, par lourdeur bureaucratique, à accélérer la stratégie des recyclages en tous genres, sources de revenus non négligeables et surtout de protection de l'environnement? Ainsi les responsables locaux prêtent une attention particulière à la réalisation coordonnée de stations d'épuration et invitent les urbanistes et les lotisseurs à éviter l'extension d'agglomérations en des points situés en contrebas, car cette négligence payante nécessite un refoulement coûteux vers l'amont contrairement à la gravité naturelle, cas qui se posent déjà aux sorties sud et ouest du chef-lieu (Sidi Maamar et le lieu dit «le Pont Trois».